15 juillet 11ème étape Pau-Cauterets Les coucougnettes du vert galant pour saler la soupe !

Les coucougnettes du vert galant pour saler la soupe !

Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais je trouve qu’il y a comme un malaise au pays du Tour de France, comme si certains s’étaient fixés à vouloir à tout prix saler la soupe pour gagner ! Je m’explique : Tant qu’on est dans le classique, course sur le plat, sprint au final, voire échappée de rouleurs… Tout va bien. Là où ça se complique c’est la montagne. La montagne avec ses cols, ses côtes, ses sommets. La montagne avec ses épisodes de découragement, ses blessés, ses abandons, ses espoirs perdus. La montagne avec des épisodes comme hier dans la montée de la Pierre-Saint-Martin où le maillot jaune Christopher Froome devait remporter l’étape et conforter sa place de leader. Car hier, en regardant le britannique partir droit devant lui et en quelques coups de pédales devancer ses concurrents, grignotant quelques secondes, des secondes qui devaient d’ailleurs se transformer en minutes, j’ai bien eu l’impression de revoir Pantani à l’Alpes d’huez ou Armstrong dans ses élucubrations qui lui permirent de porter honteusement la tunique jaune durant sept ans.
C’est une impression certes, mais regarder Contador grimacer, Nibali se dandiner et entendre Rolland nous avouer que Froome est un coureur à part…me rendait ces hommes humains et était loin de me rassurer sur le sujet. Et puis, voilà ! Puisqu’il faut appeler un chat un chat, il régnait sur l’étape un éventuel soupçon de dopage ! Mais nous n’avons aucune preuve de l’ombre d’un doute pouvant attester que le miracle de la Pierre- Saint-Martin n’est en fait qu’une illusion collective qui, s’il s’avérait qu’il soit hallucinatoire serait des plus catastrophiques pour l’intérêt de la course et la crédibilité du Tour.

En attendant, c’est bien de l’ascension de deux cols mythiques et légendaires dont il s’agit. Le col d’Aspin qui devrait permettre d’écrémer le peloton en attendant celui du Tourmalet qui, haut de 2115 mètres départagera les meilleurs jusqu’à l’arrivée en haut de la bosse des Cauterets. Là, il ne s’agit pas de s’alourdir en faisant quelques excès de Poule au Pot ou de ventrêche, le tout arrosé d’une côte de Buzet cuvée Henry IV et de terminer par les fameuses Coucougnettes du Vert Galant, sacrées meilleur bonbon de France en 2000… Non, d’ailleurs dès le départ, le ton est donné. Un groupe de tête, comportant sept hommes, dont trois français, emmené par Thomas Voeckler s’est élancé vers les premières côtes. Au pied du col d’Aspin, les échappés possèdent 6’15 d’avance sur le peloton. L’Irlandais Dan Martin qui a des Fourmies dans les jambes, les rejoint en haut du col au prix d’intenses efforts et passe le premier la ligne d’arrivée intermédiaire, empochant les points par la même occasion, au grand dam de Voeckler qui avait fait le taf depuis le début.
Mais à peine ont-ils descendu le col d’Aspin que le Tourmalet leur tend les bras avec une pente de 7,3% de moyenne, de quoi décourager les plus besogneux. A la mi-hauteur du col, Majka tente alors une percée en solitaire, faisant éclater le groupe de tête alors que le peloton s’écrème encore. Froom et quelques coureurs dont Rolland et Gallopin tentent de rejoindre les échappés qui ont près de 5 mns d’avance. L’homme en jaune veut certainement nous refaire le coup d’hier avec l’excellent Porte en parfait équipier.
Avec 6 mns d’avance, le Polonais Rafal Majka passe le Tourmalet comme une fleur et s’envole vers la bosse de Cauterêt pour gagner cette 11ème étape du Tour.
Demain, ils ne seront plus que 177 coureurs à prendre le départ à Lannemezan,

mais demain sera un autre demain…

Michel Benoit

Comments

[gerardlesoeur]

merci Michel..un régal quotidien ce blog.