12ème Etape Lannemezan Plateau de Beille. Armstrong meugle et la caravane passe !

Armstrong meugle et la caravane passe !

Il est un secret pour personne que dans nos campagnes, les vaches regardent passer les trains. Eh bien, je vais vous livrer un scoop de première, elles regardent aussi passer nos coureurs et le Tour, car le Tour n’est pas qu’une gigantesque compétition mondiale, le Tour c’est aussi la caravane publicitaire qui avance à son rythme, souvent décousu sur le tard en fonction de la vitesse à laquelle court nos champions. Car selon la règle d’or, il ne serait pas concevable que nos cyclistes franchissent la ligne d’arrivée avant que la caravane ne soit installée pour accueillir ceux qui ont animé la journée. Ça parle pas mal d’ailleurs au sein de la caravane. Ça parle et ça reparle, d’un revenant, Armstrong pour ne pas le nommer, dont la présence sur le Tour paraît comme une provocation supplémentaire. C’est ainsi : Armstrong meugle et la caravane passe !

- Pensez-vous ! ça ose tous, ces gens-là ! assure mon voisin de droite en me montrant l’article du Journal du Centre.

Il faut dire qu’il n’y va pas par quatre chemins, le Cahuzac à pédales, le Talleyrand de la grimpette,  le Thévenoux de l’échappée belle, en se demandant si l’accélération du maillot jaune à la Pierre-Saint-Martin n’aurait pas comme des relents de « déjà vécu » …De là à lui donner quelques conseils pour éviter de se faire prendre, ou mieux encore, d’aider les hommes de Prudhomme à démasquer les nouveaux tricheurs….

-         Alors, si c’est Armstrong qui le dit ! lance Marcel en remplissant la glacière de pins de glace.

En bas de la vallée, les vaches tournent le dos aux probables orages qui pourraient survenir au cours de cette journée caniculaire. Les organisateurs du Tour aussi. Dommage ! Ils ratent ainsi l’occasion de remettre de l’ordre dans les pensées de ceux qui soutiennent la course et qui souffrent de cette mauvaise plaisanterie, alimentant une fois de plus le doute qui s’installe de nouveau même chez les plus fidèles ou les plus ingénus. Au pied du cynisme les tricheurs sont rois !

Les coureurs partis de Lannemezan pour 195kms ont chaud, très chaud, dans cette vallée étouffante qu’ils ne quittent que pour se heurter à un mur abrupte les amenant au château de Gudanes. Le sol est glissant car le goudron fond sous les rayons du soleil jusqu’à éclabousser ceux des roues des coureurs. Sur que bon nombre d’entre eux, à l’image de Matthews ou de JC Péraud, rejoindront le gruppetto pour terminer la course dans les temps. En attendant, les regards se posent sur Contador qui avait gagné cette étape en 2007 et qui pourrait bien avoir des fourmis dans les jambes au pied du plateau de Beille. Lors de la descente du plateau de Lers, les forces célestes se déchaînent et la grêle tombe en haut du plateau de Beille. Il est certain que si les orages persistent, ces derniers pourraient jouer un rôle prédominent dans la dernière ascension. A 7kms de l’arrivée, Joaquim Rodriguez passe en tête suivi par Fulsang et Bardet et Kwiatkowski est lâché. Le peloton est à 10 mns. Nibali et Contador tentent de revenir sur les hommes de tête mais Porte, l’équipier de Froom, le maillot jaune, fait rentrer tout ce petit monde dans le peloton. Ce soir Rodriguez a des ailes et vole vers la victoire ! Il s’impose au final avec 1,50mns d’avance sur Romain Bardet et signe sa deuxième victoire sur le Tour 2015. Demain le Tour nous emmènera dans l’Aveyron, à Rodez …

Mais demain sera un autre demain.

Michel Benoit

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