En ce 27 juillet 2023, nous devons nous souvenir de la chute de Robespierre et de Saint-Just, deux illustres personnages de notre révolution française, qui devaient éclairer de par leur lumière philosophique, l’avenir de nos ancêtres, de leurs descendances et celui de toutes les populations du monde. La révolution des lumières que la terre entière nous envie, venait de voir disparaître ses deux plus importants penseurs.
Dans l’Histoire de France, ce qui fait sens, c’est la rupture et pas la continuité et la grande rupture, la grande déchirure pour le monde entier, ce moment dont Goethe dit que c’est le début de l’ère moderne ; c’est la grande révolution de 1789. Cette révolution qui proclama la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, cette révolution qui décida de l’abolition des privilèges et qui, alors que la France entière s’apprêtait à périr sous la hache des armées coalisées, il y 231 ans, proclama la première République, le 21 septembre 1792. Cette révolution, osait proclamer l’éradication de la misère devant ceux qui tenaient le pouvoir depuis tant d’années.
Saint-Just était alors député au sein de cette jeune assemblée, la Convention, celle qui vota tant de lois en faveur du peuple de France, et c’est lui qui proclama du haut de la tribune, alors que l’on hésitait encore sur le sort à réserver au roi, qu’un roi devait régner ou périr !
Dès lors, tout était dit ! La France par le jugement de son assemblée, en se débarrassant du roi et du système monarchique écrasant la population depuis plus de mille ans, allait sauter dans le vide et accentuer la grande déchirure, inexorablement.
Saint-Just fit partie de ces hommes, tout comme Robespierre, qui permirent à nos ancêtres de rêver à la liberté, à plus d’égalité et à la fraternité des hommes et des peuples unis par la pensée.
Le monde allait assister à l’émergence d’un peuple, où les hommes portés par de mêmes valeurs allaient se servir de celles-ci comme de boucliers pour combattre celles de l’ancien régime.
Si nous avons un passé commun, quels que soient nos ancêtres, c’est la grande révolution qui nous rend égaux, c’est ce que dit la révolution : nous sommes tous semblables, nous sommes tous égaux en droit et il y a des droits universels et ce sont les droits de tout être humain ! C’est en cela que la France est bien plus qu’un pays, elle est une Nation !
Nous descendons tous de ces hommes-là, ceux qui travaillaient la terre pour nous nourrir, ceux qui chaque jour grossissaient les files de travailleurs venus à la porte de ces nouveaux employeurs, sortit du néant, avec les prémices de l’ère industrielle, ceux qui pouvaient enfin occuper un poste intellectuel ou un grade militaire sans pour ceci être de sang bleu.
Voilà notre identité et c’est cet héritage-là que nous devons transmettre, ces valeurs que nous devons préserver d’une génération à l’autre.
Et si nous sommes les enfants de quelque chose, c’est de cette extraordinaire illumination de l’histoire des êtres humains.
Saint-Just pensa jusqu’à son dernier jour que l’homme n’avait pas d’autre maître que lui-même ! Et nous, aujourd’hui, tout comme lui, n’avons aucun autre recours que notre intelligence pour décider de ce qui est bon et de ce qui est mauvais !
C’est grâce à ces hommes et à leurs actions que nous pouvons croire ou ne pas croire et que la liberté de conscience est devenue le fondement de toutes les libertés.
C’est aussi grâce à ses hommes que chacun d’entre nous sait qu’il est lui-même, parce qu’il est libre de penser différemment sur des sujets et différemment au cours de sa vie.
Nous sommes les enfants des lumières et les enfants de la grande révolution de 1789.
Nous sommes les héritiers de cet effort permanent du peuple pour sortir de l’ombre et se hisser sur la scène de l’Histoire, prenant en main son destin et organisant sa vie avec le souci des autres.
Le 9 thermidor devait effacer tous les espoirs d’un peuple vers plus de démocratie et de bonheur avec l’instauration d’une république bourgeoise et son lot de victimes qui par milliers devaient abreuver les sillons de notre jeune république. A Paris, en 3 jours, avec Robespierre et Saint-Just, ce seront 108 robespierristes envoyés à l’échafaud et la Commune de Paris décimée. Une répression d’une incroyable férocité avec l’emprisonnement des partisans de ces idées nouvelles, condamnés à la déportation dans les bagnes qui permirent que, progressivement, toutes les mesures sociales soient abandonnées, les sociétés populaires supprimées, les manifestations interdites et réprimées, les muscadins dans la rue et bientôt le retour autorisé des émigrés.
Tallien et ses amis inventeront un mois plus tard, le plus improbable mensonge d’état qui perdure depuis plus de deux siècles que l’on appellera « Terreur »
A l’heure où nous commémorons le martyr de ces hommes Nous pouvons nous honorer être tous les descendants de Saint-Just et de Robespierre ! »
Michel Benoit
Ecrivain Historien
Membre du Comité scientifique de l’ARBR (Amis de Robespierre pour le bicentenaire de la révolution française)