GEORGES BERTEAU
Salut l'artiste !
Il est des jours comme aujourd'hui où on serait mieux inspiré de couper la radio, de débrancher la télévision, de ne pas regarder les blogs des copains, c'est ainsi.
Au salon du livre d'Autun, à quelques lieux de La Tannière, où il était né, je m'étais étonné de ne pas apercevoir sa grande silhouette de dandy, et puis je m'étais rassuré en me persuadant que seule, l'écriture d'un nouveau livre pouvait le dissuader d'une présence fidèle aux manifestations littéraires comme celle de Dijon chaque année.
Georges nous a quitté le dimanche 22 juin 2008, foudroyé par un mal que personne n'avait vu venir.
Avec lui, le Morvan a perdu un vielleux, une mémoire, un conteur qui avait mis sa plume au service des vieux outils et des vieux métiers du temps jadis, celui de nos ancêtres et de ses rêves d'enfance. Quand Georges nous parlait du rabot guimbarde ou de la ragasse circulaire, nous sentions tous l'odeur de la sciure de bois envahir nos narines... Il était comme cela Georges, une encyclopédie à lui seul, et il nous en racontait des histoires sous le regard attendri et admiratif de sa femme, qui tricotait la layette pour ses petits enfants dont il était si fier. Georges, derrière sa moustache de galvacher, qui aurait pu rendre jaloux Brassens, était un bon copain avec qui j'aimais parler et auprès de qui j'aimais m'installer dans les salons et fêtes du livre. Pince sans rire, il était drôle et de bonne compagnie.
Lors de notre dernière rencontre, il m'avait confié qu'il sillonnait avec sa femme les régions d'Alsace et de Franche Comté afin de prendre contact avec des artisans. En réalité, il
travaillait sur un nouveau livre : « Il y a un
siècle...les métiers de la montagne » qu'il aurait certainement aimé
voir achevé. Celui-ci devait paraître en octobre 2008 aux Éditions de
l'Armançon. Gérard Gauthier, en sa mémoire et pour notre grand plaisir, serait bien inspiré de mener ce projet à terme, afin que Georges, où qu'il soit, nous fasse un dernier clin-d'oeil en se lissant la moustache.
Chapeau Monsieur BERTEAU ! Salut l'artiste !
Michel BENOIT