13 juillet Journée de repos pour les coureurs...

13 juillet Journée de repos pour les coureurs...

Aujourd’hui 13 juillet, c’est repos pour les coureurs du Tour qui ont parcouru un bon tiers de la course 2015. Ils partiront de Tarbes pour se rendre à la Pierre Saint-Martin dans les Pyrénées et ce sera le début de la grande bagarre entre ceux qui rongent leurs freins, depuis le départ d’Utrecht, pour accéder aux premières places des étapes et du général. Les difficultés vont alors commencer et le Tour de France va enfin démarrer avec les épreuves de montagne qui sont légions cette année.

Entre une bonne crêpe au froment arrosée d’une bolée de cidre, un livarot aguichant accompagné d’un poiré bien frais, une flamiche suivi de Bonbons de l’ami bidasse en guise de dessert, ces 9 étapes nous auront appris au moins une chose, c’est que dans la vie, il y a toujours une côte pour nous rappeler que rien n’est facile et que comme disais le poète : «  rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur ».. Et du cœur il fallait en avoir lors de cette première partie où chutes, blessures et autres accidents furent redoutables. Ces dernières n’épargnèrent pas les différents porteurs de maillot jaune, les forçant souvent à abandonner le divin trophée  au point que l’on se demanda un temps si la première place n’était pas maudite.

Du cœur, il fallait en avoir aussi pour pardonner à Paolini cet écart de route, cette prise de cocaïne qui devait l’aider, à 38 ans, à rester sur le Tour et qui l’en écarta définitivement après que son forfait fut découvert. Du cœur enfin avec la venue de ces coureurs érythréens et leur leader Daniel Teklehaimanot, grand champion de vitesse d’Afrique, inconnu sur notre continent, et qui devait endosser le fameux maillot à pois rouges de meilleur grimpeur. Du cœur et de la révolte devant ces journalistes et autres commentateurs qui s’étonnait de voir un homme de couleur noir faire le Tour de France et gagner un maillot qui jusqu’ici n’avait été porté que par des Blancs. Etonnement aussi déplacés et mal venus qu’ils en oubliaient de parler de ses qualités de sportif.  A quand le maillot jaune Daniel ?

En attendant, c’est repos, chacun dans son équipe va repenser à sa stratégie, va panser ses plaies, et elles sont nombreuses, et rêver que demain, peut-être, il pourra monter sur le podium au général ou être récompensé par une victoire d’étape après une échappée solitaire dans la montagne pyrénéenne. Demain, les cols, la chaleur et les loups les attendront au coin d’un virage… Les bergers aussi qui menacent de stopper la course tant ils souffrent eux-aussi des loups qui dévorent leurs troupeaux… Mais demain est un autre demain.

Michel Benoit