La solitude 2010
La solitude 2010
C’est une lumière au petit matin,
Quand l’aube frémit pour un lendemain,
C’est une destinée qui te tend les mains,
La solitude
C’est un Hanoteau sans tous ses pinceaux,
C’est Marlon Brando dans l’dernier tango,
C’est un p’tit bistro pour un apéro,
La solitude
C’est quand t’as besoin de crier ta peur,
A n’importe qui, à n’importe quelle heure,
Et qu’on te déconne, en rentrant chez toi.
C’est un Ciné hall dans un vieux quartier,
C’est un pardessus, un jeans délavé,
C’est la mort sympa qui te fait du pied,
La solitude
C’est trois cheveux blancs que tu as gardé,
C’est passer l’dimanche devant ta télé,
C’est un chien paumé que t’as fais piquer,
La solitude
C’est quand tu voudrais parler de ta vie,
Et que l’on t’écoute sans aucune envie,
Et qu’on te dessaoule, en rentrant chez toi.
C’est la rue Madeleine où tu t’es paumé,
C’est une guitare toute désaccordée,
C’est une photo que t’as déchirée,
La solitude
C’est un paysage qui t’as fait rêver,
C’est l’Aron en crue qui a débordé,
C’est une page blanche que t’as griffonné,
La solitude
C’est quand tu voudrais crier ta tendresse,
Et qu’t’as oublié son nom, son adresse,
Et qu’on te dessaoule en rentrant chez toi.
C’est Decize by night un soir de janvier,
C’est une gitane laissée consumée,
C’est ton téléphone que t’as débranché,
La solitude
C’est une jolie môme qui t’as détourné,
C’est un parti d’gauche en rose délavé
C’est un vieux copain parti en fumé,
La solitude
C’est un gosse qui crève de faim devant toi,
C’est la terre entière que tu n’comprends pas,
Et que tu dégueules, en rentrant chez toi,
La solitude.
La solitude.
Michel BENOIT