Rendez-nous nos sans-abri !
Je me pose une question essentielle en ce 9 février 2010 : Mais où sont donc passés nos sans-abri ?
Et oui, quoi ! On nous assure depuis plusieurs mois que nous vivons un hiver historique en terme de météorologie, qu'il n'a jamais fait aussi froid en France depuis des lustres, on subit d'ailleurs cet hiver à chaque instant, pour nous déplacer sur les routes enneigées, sur les trottoirs verglacés, on nous inonde de références concernant la surconsommation de gaz et d'électricité, mais bizarrement on ne nous parle plus de nos sans-abri.
D'accord, il y a eu la catastrophe d'Haïti, avec ces cohortes de morts et ses légions d'amputés, mais tout de même ! Auraient-ils tous trouvé un toit pour l'hiver que le pouvoir en place, qui a été incapable de résoudre le problème du logement depuis plus de vingt ans, se serait gaussé de cette victoire à la veille d'élections régionales...Combien de ceux-ci ont-ils trouvé la mort par ces nuits glaciales d'hiver 2010 ? Nul n'en parle.
Les enfants de Don Quichotte se serait-ils trouvés d'autres moulins à fouetter ? Il est vrai qu'Augustin Legrand qui jurait par monts et par vaux qu'il ne serait jamais récupéré par les politiques s'est engagé lui aussi, en politique, en déclarant en novembre 2009 qu'il était candidat sur les listes d'Europe Ecologie Ile de France. Il va donc très vite apprendre à son insu et contre son gré, le double langage de ceux qui n'ont jamais quitté leur cravates à poix et leurs costumes trois pièces, même s'il aime à se montrer médiatiquement en patogas et jeans bcbg....Nous ne sommes pas dupe de tout ceci, et savons qu'après le petit tour en vélo dans les rues parisiennes, les mêmes regagnent leur voiture avec chauffeur dans quelque ruelle sombre du vieux Paris...L'information est à l'image de ces berlines aux vitres teintées, elles ne nous montre que ce qu'elle veut bien nous montrer, au moment où elle le souhaite.
Reste nos sans-abri .
Alors, s'il vous plaît, par pitié, rendez les nous, après tout ils nous appartiennent un peu et font parti de notre environnement comme de notre histoire, à chacun ses pauvres et puis un sans-abri, ça permet de s'occuper de solidarité, vous savez, cette expression qui remplace la très vieille charité chrétienne et qui donne bonne conscience aux français quand ils sont repus après un bon repas. Nos sans-abri ne sont pas dangereux, ils sont même charmants, j'en ai même vu qui riaient à pleine dent. Et puis, un sans-abri ça mange pas de pain.....
Michel Benoit