ANNIVERSAIRE DE L'EXECUTION DE LOUIS XVI

Qu’il pleuve ou qu’il vente, que les têtes tiennent encore provisoirement sur nos épaules, qu’elles se balancent élégamment à la pointe des piques, sous nos fenêtres, ou qu’elles palpitent au fond des paniers, le 21 janvier reste l’anniversaire qui nous rassemble, unis et fraternels, en ce lieu mémorable où le sang de Capet, les années passant, n’en finit pas de couler et de roucouler pour le plus grand plaisir de nos yeux et de nos oreilles républicaines.
Mais ne nous y trompons pas, les royalistes et autres légitimistes et révisionnistes de tous poils n'ont pas baissés casaque. Ils n'ont pas renoncé à revenir diriger le petit peuple, " leurs gens " comme ils aimaient le clamer. Il est maintenant courant et récurent de constater que les unes des journaux et revues exposés dans les kiosques reviennent sans cesse sur " ce bon vieux temps qui était celui de la monarchie.." , " Ce bon roi Henri, ou ce pauvre Louis XVI "
France 2 préparerait une collection de trois docu-fictions sur des journées historiques ayant changé la France. L'un d'eux serait consacré au 21 juin 1791 et à la fuite de la famille royale à Varennes. Le dossier de presse nous apprend qu' " avec un conseiller historique, Jean-Christophe Petitfils, biographe de Louis XVI, le téléfilm serait très proche de la réalité et que l'on ne verrait plus ce Roi de la même façon après ce film" Une réhabilitation en quelque sorte, après les tentatives faites ces dernières années sur son Autrichienne de femme, Marie-Antoinette.
Ainsi, après avoir sans cesse revisité les programmes d'histoire dans les écoles, le pouvoir actuel au service d'un obscurantisme arrogant voudrait nous faire culpabiliser une fois de plus à propos de l'exécution de Louis XVI !

Chacun sait qu’il y a, aujourd’hui, dans notre douce Europe, plus de rois qu’il n’y en avait en 1793, et que, par conséquent, plus que jamais sont nombreux, en Europe, les peuples composés d’hommes se disant « libres », mais qui n’en sont pas moins, en droit et en fait, des « sujets », qui aboient de bonheur au passage des carrosses !

Chacun sait que Louis XVI, le 21 janvier 1793, les mains liées derrière le dos et le col de la chemise largement échancrée, ayant monté les marches qui conduisaient au couperet, mais ayant oublié de faire dire quelque chose à Marie-AntoinetteMarie-Antoinette, qui attendait son tour à la Conciergerie, s’adressa au bourreau Sanson, qui s’apprêtait à le faire basculer dans la lunette, et lui dit, poliment : « Monsieur, quand vous aurez fini de faire ce que vous avez à faire, puis-je vous demander de transmettre un message à la reine ? » À quoi l’homme du peuple répondit avec une égale politesse : « Monsieur, je ne suis pas là pour transmettre vos messages, je suis là pour vous décapiter. » Retenons la leçon.

La politesse, la bonhomie, la prétendue dévotion au bien public des rois, ne sont que mensonges, poussière, poudre aux yeux ; cela vaut pour les rois et pour tous ceux qui les soutiennent, prétendus démocrates, qu’ils soient conservateurs, populistes, travaillistes ou socialistes ! La politesse du peuple vient du coeur. Elle salue aujourd’hui les républicains qui ont tranché le cou à l’Ancien Régime, et appelé les hommes à vivre véritablement leur liberté.

Vivent la liberté et ses symboles ! Et Vive la République de Saint-Just et de Robespierre !

Comments

[Pierre]

Je vois mal ce que l'on pourrait dire de Louis XVI qui n'ait été dit cent fois : un "brave homme", un inhibé velléitaire et influençable qui n'aurait pas du être roi car incapable de régner, Donc, un roi méprisé et notamment par ses pairs, la noblesse etc... Cependant, il semble que l'on essaie de lui accoler aujourd'hui un autre adjectif qui contrebalancerait tous les autres et qui en quelque sorte lui donnerait l'absolution. L'adjectif " réformateur". Un roi en somme plein de bonne volonté mais empêché de mener à bien ses réformes, car contré essentiellement la noblesse. Selon Petitfils, "la révolution égalitaire était en marche et la monarchie avait tenté d'en prendre la tête avec Calonne"...
On parle beaucoup en effet depuis quelques années de Louis XVI (et de M. Antoinette). C'est très tendance. Mais ça pose tout de même question. Meme si notre époque est à la repentance, l'auto flagellation est aussi très tendance, on peut y voir en filigrane une dénonciation (plus ou moins larvée) et une remise en cause de 1789 : redorer l'un pour mieux condamner l'autre, en somme.