Dernier Fric Frac polar de Michel Benoit
Le journal du Centre a publié il y a quelques jours un article concernant la sortie de mon polar : " Dernier Fric Frac " , un polar scénario que j'ai écris en hommage à Michel Audiard et à mon oncle Sylvain Levignac, lequel fit parti de ces comédiens, deuxième ou troisième couteau, sans lesquels les films n'auraient pas connu le succès.
Mais l'écriture de ce polar, qui en amènera un autre l'année prochaine, lequel est déjà dans les tiroirs de mon éditrice qui veille au grain, est surtout l'occasion de créer des dialogues dans l'esprit d'Audiard. En voici quelques uns pour le plaisir :
- Tu vois, la môme Yo-yo, c’est de moi qu’elle était amoureuse à l’époque… Mais moi, j’avais autre chose à penser… L’aventure, pas la petite, la grande aventure… les mers du sud… Le Képi blanc qui sent l’mouton… Les bordels de Managua, de San José… La course au trésor… Enfin la vraie vie, tu vois, celle que je n’avais pas connue chez mes vieux à Pantin !
Simon s’était assis quelques instants et écoutait Marcel débiter sa vie en quelques minutes…
- Et j’ai donc pris le bateau à Toulon un beau matin et c’est Joe le Nantais qui s’est occupé de Yolande. Une belle gamine d’ailleurs ! Mais que je ne regrette pas …Car moi je n’aurai pas su rester toute ma vie dans la même taule avec la même plante… D’ailleurs, sans faire offense, elle a dû s’emmerder la môme… Car tu vois mon vieux Simon, en fait, les gonzesses, faut leur donner du voyage, des espaces verts, le grand canyon ou les plaines de Sibérie, mais l’été, à condition de leur offrir un drive avec un glaçon dans le verre…En fait il faut les faire rêver quoi…Au lieu de ça, monsieur Joe leur offre le catalogue de la Redoute, un vrai passeport pour la dépression….De quoi foutre le bourdon à n’importe quelle candidate pour la grande aventure !
- ça j’avoue…reprit Simon en attrapant les hanses de son sac qu’il mit en bandoulière pour sortir dans la cour.
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- Du grabuge sur l’trottoir, ce n’est pas beau à voir… poursuivi Marcel Le Brestois, pourtant quand il faut… Il faut ! Tu vois, la mort c’est simple, ça tiens à peu de chose, elle est au bout de ton flingue, et quand tu la sollicite, tu lui demande de venir faire une ballade de santé au bout de ton canon, tu la vois presque en chair et en os s’approprier le paquet de graisse et d’eau que tu tenais en joue avant d’appuyer sur la gâchette.
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- Tu m’expliques ?
- Quoi ? répondit-elle.
- Je t’ai déjà dit que je ne voulais pas voir ce mecton ici !
- Eh, pourquoi ? Ou plutôt… Et pourquoi pas ?
- Parce qu’ici c’est comme ça ! Et que je vais te faire comprendre une bonne fois pour toutes… lança-t-il en levant sa main.
C’est dans ces moments qu’elle excellait le mieux la môme Yo-yo, elle lui resservit une fois de plus ses yeux langoureux et ses chatoiements. En quelques secondes, sa main était retombée et s’était transformée en caresse.
- Tu vois, j'étais v'nu ce soir avec des fleurs pour te dire que j't'aime toujours. Mais avec c'que tu viens de me dire j'aurai du venir avec de la béchamel…
- Ba pourquoi ?
- Pour faire d'la morue à la portugaise.
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- Tiens, au train où les mectons se font refiler, j’me dis que j’aurai dû écouter ma pauvre mère et rentrer chez Franchetti, le marbrier et Pompe funèbre de la rue du Pré. La distinction sur la carte de visite, l’élégance dans l’costard et les horaires fixes, sans oublier les congés payés ! Une vraie vie de bureaucrate en fait, à passer sa journée à ouvrir et fermer des tiroirs, sauf que chez Franchetti contrairement à la sécu, ce n’est pas des dossiers qu’on met au frais, mais des macchabées…
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- Tu vois Franceschi, je te présente Émile petite patte, un virtuose, que dis-je…Un troubadour de la rue de la graine… Un type qui passait ses nuits sur une estrade avec quelques complices à branler des boutons sur un piano à bretelles pour faire danser la ménagère qui venait chaque fin de semaine s’acoquiner sur la piste de danse.
- Eh oui, commissaire, répondit Emile, on commence par danser du musette chez Emile et on finit par la danse du ventre à Tyr, dans la Mouhafazah du Sud-Liban, pour aguicher les touristes venus se plonger dans la grande tradition du Moyen orient.
- Une vieille connaissance de nos services, un ami sincère… en quelque sorte… N’est-ce pas Émile ? assura Le Goffic en posant l’une de ses mains sur l’épaule de l’homme.
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