Si le bon Dieu l'avait voulu
Paul Fort, né à Reims en 1872 et décédé à Montlhéry en 1960 avait connu tous les grands poètes et écrivains de cette fin du XIXème siècle, Verlaine, Mallarmé, Gide, Pierre Louys. Quelques unes de ces poésies ont été mises en musique par Georges Brassens ; La Marine, Le petit cheval, la ronde autour du monde, l'enterrement de Verlaine, comme hier.. En voici une, un peu moins connue mais tout aussi délicieuse.
Si le Bon Dieu l'avait voulu
- lanturette, lanturlu,
j'aurais connu la Cléopâtre,
et je t'aurais pas connue.
J'aurais connu la Cléopâtre,
et je ne t'aurais pas connue.
Sans ton amour que j'idolâtre,
las! que fussé-je devenu?
Si le Bon Dieu l'avait voulu,
j'aurais connu la Messaline,
Agnès, Odette et Mélusine,
et je ne t'aurais pas connue.
J'aurais connu la Pompadour,
Noémi, Sarah, Rebecca,
la Fille du Royal Tambour,
et la
Mogador et Clara.
Mais le Bon Dieu n'a pas voulu
que je connaisse leurs amours,
je t'ai connue, tu m'as connu
- gloire à Dieu au plus haut des nues!
- Las!que fussé-je devenu
Sans toi la nuit, sans toi le jour?
Je t'ai connue, tu m'as connu
- gloire à Dieu au plus haut des nues!