Le Christ Jaune

15 août 2010

C'était il y a quelques années, dans une autre région, près de la Belgique, je m'essayais à la peinture, comme ça, pour rompre avec l'écriture de l'un de mes livres. C'est souvent le cas, un espèce de rituel qui revient à chaque fois, ainsi j'alterne entre peinture et poésie... Mais je me soigne rassurez-vous et puis je ne suis pas le seul dans ce cas, beaucoup d'autres écrivains en font de même. J'avais fais la connaissance d'un professeur de peinture, qui m'apprit quelques techniques ( et oui cela ne s'invente pas) et à force d'insister, il m'avait convaincu de participer à l'exposition du groupe local qui se tenait annuellement dans la salle des fêtes de cette ville. C"est ainsi que j'exposais pour la première fois trois toiles bien modestes parmi celles des élèves de ce groupe.
Mais voilà, peindre les animaux, les paysages sur carte postale, reproduire les grands thèmes des maîtres, ne m'enchantait pas outre-mesure, d'ailleurs d'autres le font très bien et je préférais présenter quelque chose d'original. Je pris donc pour modèle le Christ Jaune de Gauguin et le transforma version 1991 alors que la guerre contre l'Irak battait son plein. Vous pensez ! I am a Immense provakateur ! Un Christ jaune, crucifié, avec de chaque côté de la croix des sacs de dollars et des crânes représentant la guerre et l'argent qui l'a finance, tout ceci aurait encore pu être digéré par les notables de la ville, mais représenter une femme nue crucifiée aux pieds du fils de Dieu... Vous pensez !
Ce fût l'église locale qui s'insurgea contre cette toile, elle fût suivie de près par les témoins de Jéhovah, plus musclés eux, qui consacrèrent quelques réunions à débattre sur le crime de l'ami Benoit. Quatre cents ans plus tôt j'étais brûlé vif sur la place publique....