VOUS

Je meurs d'envie de me plonger
Dans la tiédeur de vos hivers,
Je meurs d'envie de m'incruster
Dans la chaleur de vos manières,
Je meurs d'envie de m'échapper
De mon immeuble à quatre sous,
Je meurs d'envie de me cacher
Dans la moiteur de vos dessous.

Je meurs de vous, je meurs pour vous,
Je meurs de tout ce qui est vous.

Je meurs d'envie de me baigner
Dans les ruisseaux de vos printemps,
Je meurs d'envie de me glisser
Sur les radeaux de vos étangs,
Je meurs d'envie de m'éclater
Sous la torpeur de vos soleils,
Je meurs d'envie de me jeter
Dans les humeurs de vos réveils,

Je meurs de vous, je meurs pour vous,
Je meurs de tout ce qui est vous,

Je meurs d'envie de me saigner
Dans les sillons de vos rizières,
Je meurs d'envie de me figer
A l'intérieur de vos frontières,
Je meurs d'envie de m'isoler
Dans la tendresse de vos vingt ans,
Je meurs d'envie de me sauver
Je meurs de vous tout simplement.

Je meurs de vous, je meurs pour vous,
Je meurs de tout ce qui est vous.

Michel Benoit

Comments

[NOELLE]

Connait-elle au moins sa chance ?

[jean-no]

Peux rien dire de mieux : c'est très beau.

[much]

Bravo Michel pour ce superbe poème qui sent le vécu et l'extrême sensibilité de son auteur. Il s'agit d'un poème de la conquête de l'amour en ce qu'il a de terrible quand l'attente de serrer dans ses bras "l'objet du désir" n'en finit plus.
Mais après quelques années, "l'objet du désir" peut devenir la douleur cruelle d'un amour finissant qui n'en finit plus de finir, et là aussi on peut mourir pour elle.
Le second contexte me rappelle d'ailleurs la chanson de l'immense Léo : "avec le temps va tout fout le camp...même les plus chouettes souvenir ça t'a une drôle de gueule. A tout prendre, je préfère ta version. Salut Michel