LE TEMPS NE FAIT RIEN A L'AFFAIRE........
Les propos des quelques artistes (Pierre Arditi, Juliette Gréco, Maxime Le Forestier et Michel Piccoli) pour défendre la loi Hadopi et fustigeant la gauche qui ne défend plus la culture sont à plier de rire. Ils prouvent surtout qu’ils prennent de l’âge et oublient qu’ils ne sont plus des débutants cherchant à se faire une notoriété. Maxime Le Forestier en vient à comparer les opposants à Hadopi à des nazis.
Ces
artistes qui ont défendu la gauche « du temps de Mitterrand » au nom de
la liberté, entre autres raisons, devraient relire le texte et les
argumentations pour éviter à Tonton de se retourner dans sa tombe. La loi consiste à assurer un début de flicage du net pour défendre les intérêts financiers de puissants groupes du même métal. Ainsi, avec le vote de cette loi, un
jeune artiste ne pourra plus se faire connaître si un groupe du CAC 40
ou un géant mondial des médias, des télécommunications ou de la
production n’a pas décidé de diffuser un de ses morceaux.
Lorsqu'on lit le texte de cette nouvelle loi, on se rend vite compte que ce n'est pas celle-ci qui interdit le piratage mais qu'au contraire elle est créée pour mieux surveiller les internautes et de leur couper l'accès du Net tout en maintenant le paiement de l’abonnement.Cependant, pour des raisons techniques, elle sera détournée facilement par les vrais pirates. Par ailleurs,
elle ne pénalise pas ceux qui « donnent » de la musique qu’ils
devraient garder pour eux mais ceux qui en prennent parce qu’elle est
disponible.
Décidement, le succès et l'appât du gain peut corrompre tout, même les idéalistes les plus convaincus. Que sont-ils aujourd"hui devenus ces grands donneurs de leçons des années 70, ces Le Forestier qui n'hésitaient pas à l'époque à fustiger l'armée française et la police dans un même combat, celui de la répression à tout va! Ceux qui criaient " Non à la censure ! " et qui ont fait de nous, pauvres adolescents et de nos idéaux révoltés contre tout ce qui est interdit, leur fond de commerce et qui osent ce jour, une fois de plus, nous donner des leçons de moralité... Des chanteurs et comédiens ventrus et presque chauves, qui depuis longtemps ont montré leur vrai visage, celui de manipulateurs d'opinions à la solde du pouvoir de l'argent.
Brassens a chanté droit dans ses espadrilles de sétois jusqu'à son dernier souffle, Ferré n'a jamais renié son engagement poétique et a quitté la scène un quatorze juillet, Ferrat n'a jamais oublié le ' journal que l'on vend le matin du dimanche " et avait prédit il y a trente ans cette dérive lors d'une radiodoscopie avec Jacques Chancel, c'est sans doute ce qui fait la différence entre le talent, l'honnêteté intellectuelle et la sincérité de ceux qui resteront à jamais des grands bonhommes et ceux qui en mangeant leur chapeau finiront par mourir d'une indigestion en sortant du Fouquest's et qui comme l'écrivait si bien Brel, nous dévoilent une triste image de l'évolution d''un gars qu'à mal tourné: " avec maître Jojo et avec maître Pierre, entre notaires on passe le temps, Jojo parle de Voltaire et Pierre de Casanova, et moi moi qui suis resté le plus fier, moi moi je parle encore de moi...Et c'est en sortant vers minuit Monsieur le Commissaire,que tous les soirs de chez la Montalant, de jeunes "peigne-culs" nous montrent leur derrière en nous chantant.... "
Certains ont perdus leurs idées en coupant leurs cheveux, il ne leur reste que les pellicules, seules témoins d'un autre temps tout comme ce texte écrit il y a trente ans.
LIBERTE
Tu viens au temps des cerises.
Tu t'en vas sans les cueillir.
Tu te balades, indécise
Chez les sans-chemises
Mais qui veut te retenir,
Dans le ruisseau, s'enlise.
On te dit fière et farouche.
Suffit d'un coup de canon
Pour qu'aussitôt, tu te couches
Sous un homme louche
Qui nous tue en ton nom.
Liberté,
Tu n'es pas sérieuse.
Liberté,
T'as déjà vu des vies heureuses
Que l'on vit solitaire?
Oh! Liberté,
T'es pas fidèle.
Surveille un peu tes ailes,
Liberté sur terre.
Pendant que t'ornais ta pique
Avec la tête d'un roi,
On te gravait, magnifique,
Pour la république
Aux murs des commissariats.
Ris pas, c'est pas comique.
Toi, que l'esclave rachète,
Toi, dont on fait des statues,
Toi, que l'on chante à tue-tête
Dans les jours de fêtes,
Réponds-moi: où es-tu?
Liberté,
Tu n'es pas sérieuse.
Liberté,
T'as déjà vu des vies heureuses
Que l'on vit solitaire?
Oh! Liberté,
T'es pas fidèle.
Avec ou sans tes ailes,
Liberté sur terre.
C'est pas la faute à Voltaire.
C'est pas la faute à Rousseau.
Ceux qui t'ont vue, petite mère,
En tenue légère,
Te baigner dans le ruisseau,
Ils sont tombés par terre,
Par terre.
Maxime Leforestier