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Le Blog de Michel Benoit
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7 décembre 2008

SAB HEBDO : Démission de Michel HUVET

SAB HEBDO : MICHEL HUVET PRÉSIDENT DE LA SAB DÉMISSIONNE !!

Copie_de_SAB_LE_CREUSOT_21_JUIN_2008__34_Si la vérité n'est pas toujours bonne à dire, il est plus que néccessaire aujourd'hui d'informer le monde culturel des pratiques inacceptables qui se sont faites pratiques courantes au sein même de la Société des Auteurs de Bourgogne à Dijon. La nouvelle tomba peu avant le Salon du Livre de Dijon, Michel HUVET, qui a tant fait pour les auteurs de Bourgogne depuis plus de deux décennies, et qui est à l'origine de ce Salon prestigieux a donné sa démission. Voici donc la lettre qu'il a envoyé aux membres du Conseil d'administration de cette association qui se disait fraternelle, membres qui pour la plupart se sont précipités de l'avaliser dans une réunion improvisée. Cette lettre est poignante, et il apparait aujourd'hui que ce mauvais coup va frapper les auteurs dans leur ensemble. Il est donc prévisible que cette nouvelle guerre des Gaules aura des rebondissements et que les auteurs, emprunts de Liberté et de Fraternité sauront réagir en lui apportant le soutien qu'il est d en droit de mériter.

Merci d'apporter vos commentaires à la suite de cet article SVP

AUX MEMBRES DE LA S.A.B.

Je suis au bout du chemin. Epuisé, dégoûté, anéanti. Plus de vingt-cinq années où, contre vents et marées, j’ai tenté de sauver l’héritage de nos fondateurs. Vraiment, aujourd’hui, le cœur n’y est plus. Je regarde alors un peu derrière moi et je me reconnais quelque mérite d’avoir tenu bon dans la défense de l’identité littéraire régionale. Je crois y être parvenu parfois. J’en ai même heureusement reçu des témoignages que je n’oublie pas. Etre président de la SAB, au fond, personne ne sait l’immensité des tâches et des responsabilités que cela représente : tous mes prédécesseurs sont morts. Etablir des relations dans tous les milieux, présider les jurys, les réunir et leur proposer des candidats. Veiller à entretenir des relations avec les membres les plus divers. Mais surtout, surtout, être à la pointe des initiatives littéraires, à la croisée de la vie éditoriale et des auteurs si divers dont l’œuvre nait ou se développe, lire tout ce que chacun écrit, créer des lieux de rencontre, définir des projets… Je crois avoir fait tout cela – pendant un quart de siècle ! – et avoir cherché à être un président guetteur, obstiné, le plus souvent suivi par des administrateurs avisés, des Guy Geoffroy, Lucien Taupenot, Maurice Voutey et tous les autres, morts ou encore vivants qui professaient le même enthousiasme. J’ai déniché de jeunes auteurs. Bref, j’ai mille fois tenté l’impossible pour que perdure ce qui a fait l’originalité et la force de la Société des Auteurs en Bourgogne : la convivialité, la confrontation littéraire, la cohésion de la chaîne du livre. Je suis fier de ce que nous avons fait :la Maison du Livre, le Salon du livre, les salons multiples créés ici ou là et qui nous ont assuré un rayonnement vraiment bourguignon, les voyages littéraires, les colloques, la revue, les relations chaleureuses avec le monde culturel.


Mais voilà que je me retrouve en 2008 avec cette évidence : tout cela est mort. Même la revue des auteurs a disparu dans les tourmentes récemment traversées. J’ai cru qu’on pourrait redresser la situation, longtemps dans l’illusion que l’arrivée régulière de nouveaux membres garantissait cette prospérité. J’ai gagné la confiance des élus de tout bord, j’ai inlassablement préservé l’indépendance de la SAB, notamment face aux pressions qui ont pu s’exercer sur le jury des prix. Et me voilà aujourd’hui comme un roi nu. Abandonné, lâché, vilipendé, agoni par ceux-là même qui m’entourent. On me sermonne à grands coups de délires pathologiques. On doute de tout de ce que j’entreprends. On se réunit dans mon dos. On repousse tout ce que je propose, à commencer par Jean Rouaud et les personnes qui, avec lui, eussent sauvé le Salon et sa vertu littéraire. On m’invente des relations amoureuses ou des intérêts personnels. On ricane de ma générosité. On pourfend ce qui me reste d’enthousiasme. Surtout, on m’impose de plus en plus, des personnes, des initiatives qui vont évidemment contre celles que je propose et que je ne peux plus aujourd’hui cautionner, dont je ne veux plus être le complice. Sous prétexte de lutter contre les agressions, les mensonges et les calomnies des représentants d’intérêts douteux et privés, on a utilisé les mêmes pauvres armes. Le Salon du Livre, par exemple, s’est ainsi aventuré dans une dérive populiste et la défense d’intérêts personnels que je ne saurais plus admettre. 

Je songe à Lucien Hérard, à Roger Gouze et Roger Boutefeu. Je garde en mémoire les conseils de Jean-Pierre Brésillon. Et je les prends à témoin de ce qui nous arrive aujourd’hui, et d’abord de la perte de confiance dont je suis l’objet.Une fois déjà, en1980, on m’a poussé dehors à coups de pieux mensonges et de sous-entendus douteux. J’en ai gardé des enregistrements qui, si je les réécoute, me font encore très mal. Je les avais oubliés, ils sont revenus me hanter depuis le début de cette année où tout s’est délité. On ne m’aura pas deux fois avec ces aigres méthodes. Oui,une année où les démons que je croyais combattre à l’extérieur envahissaient aussi la SAB de l’intérieur. Oui, une année émaillée d’incidents ridicules, de critiques acerbes et non fondées, où ma pauvre et dévouée mère n’a pas non plus été épargnée. J’ai sans doute commis des erreurs, j’ai sans doute failli à maintes reprises. Une minorité agissante a pris illégalement en mains tous les pouvoirs et créé sciemment un climat de coup d’état permanent. Je lui ai opposé mon veto : peine perdue, le chantage à la démission aura été son arme ridicule. J’aurais pu les accepter, c’eut été le salut dela SAB.

J’aurais dû convoquer une assemblée générale extraordinaire : la proximité du Salon et les innombrables impondérables financiers m’ont retenu. J’ai cru que, dans ce climat délétère et malsain, paranoïaque et dictatorial, tout tiendrait jusqu’au Salon du Livre dont la réussite était devenue la condition même de la survie de l’association. J’ai étouffé mes griefs et accepté la délirante dérive populiste et commerciale du Salon. J’ai songé mille fois à tous les membres, dans les quatre départements, à la manière dont on les traitait par un règlement stupide et borné. J’ai éteint mille incendies qui s’étaient allumés ici et là. Je ne supporte plus qu’on laisse la SAB devenir ce qu’elle est aujourd’hui. J’en suis atterré, anéanti, détruit.

 Comme ceux de l’extérieur poursuivaient leurs venimeuses démolitions, j’ai donc fini par trouver que cela faisait beaucoup. J’ai donc fini par comprendre que je gênais plus que je contribuais à sortir la SAB de son ornière. Plus j’agissais, plus je découvrais qu’on avait préalablement miné le terrain où je m’avançais, chez les élus comme chez les professionnels du Livre. Ceux que je croyais les plus proches de moi se sont révélés les plus acerbes. L’un des derniers coups m’a été porté lors de la réunion du jury des prix Bourgogne, avec le grave incident public provoqué par le plus vieil ami que j’aie en ce monde, grand écrivain de surcroît, et qui m’a définitivement ouvert les yeux.

 

En conséquence, chers confrères administrateurs, je démissionne du conseil d’administration de la Société

des Auteurs de Bourgogne. C’est une décision irrévocable. Elle prend effet ce 10 novembre 2008.

 Fait à Dijon le 10 novembre 2008

Michel HUVET

Président

 

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Commentaires
J
Dire que les censeurs imaginent que le poste qu'occupait Michel Huvet était source de profits et d'honneurs ! Tout président d'association est suspect d'enrichissement personnel, financier ou moral. On le jalouse, on l'envie, on le dénigre, on s'imagine paré de ses plumes. Mais, au pied du mur, on se défile, car tant d'abnégation, de volontariat, de patience, d'énergie ne sont pas à la portée de n'importe qui. Méprisons les grands hommes, cloportes que nous sommes !
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M
Cher Traviata,<br /> Comme il est facile de se donner son opinion en se cachant derrière des lunette de théâtre ou d'opéra comme vous le voudrez, l'engagement pour de véritables valeurs est beaucoup plus difficile, ce qui semble au dessus de vos moyens, à moins que vous n'ayez pas saisi le sens de cette affaire....
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T
Tempête dans un verre d'encre dijonnais que tout ce tapage microcosmique bourguignon et cette mise en scène digne des meilleures tragédies guignolesques! Monsieur Huvet était-il aussi irréprochable qu'il le prétend?
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E
Merci à Michel Benoît pour son blog qui est génial!<br /> L'intégrité et la respectabilité dégagée par Michel Huvet est reconnue de tous les lecteurs, personnalités avisées du devant de la scène comme petits citoyens retranchés dans un quartier ou une campagne ou bout d'un chemin sans issue, et ne s'oublie pas aussi facilement ; et ceux qui le connaissent bien pour l'avoir aborder verbale-ment ne doute pas que ses qualités resurgiront de plus belles après le passage des dragons qui ne<br /> dupent personne. C'est ce que nous souhaitons chèrement,une démission pour mieux rebondir dans de bonnes conditions. En tout cas soyez fier de votre oeuvre car ce qui est bien fait le reste toujours.
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D
Nul besoin d'évoquer la respectabilité de Michel Huvet, ni son dévouement...<br /> Cette démission est toute à son honneur ! <br /> Une fois encore, tout cela démontre à quel point il est urgent que les hommes intègres - mais combien en reste-t-il dans notre société ? - restent LIBRES !<br /> Que Michel Huvet soit assuré de mon amitié. <br /> Autant que de mon soutien.<br /> Th.DESSEUX
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