14 décembre 2015
l'isoloir !
L’ISOLOIR
Contemple-les, mon âme, ils sont vraiment affreux,
Ces hommes en veston et souliers des dimanches,
Ces femmes qui s'en vont en tortillant des hanches,
Le long des trottoirs gris où s'éteignent les yeux...
Ces yeux clairs, brillants au contact des affiches,
Retrouvent tous les noms qui portent leurs espoirs,
D'absurdes noms communs qui s'écrivent en noir,
Sinistrement, sur le papier crasseux des fiches.
Car ces gens courageux, traversant la Cité,
Conscients de leur devoir, aujourd'hui vont voter
Pour des marchands de rêve et des ratés qui beuglent.
Quant à moi je crois voir les votants survoltés,
Dedans des isoloirs où dame Liberté,
Demande son chemin au troupeau des aveugles.
Michel Benoit
Léo Ferré : Ils ont voté et puis après ?
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