17ème étape Un barbu c'est un barbu
Un barbu c'est un barbu !
Alors que je vous parlais hier de la normalité d’un coureur cycliste et que l’équipe Sky, celle du maillot jaune Froom, cherchait à nous démontrer qu’elle lavait plus blanc que blanc… On apprenait que Jean-Christophe Peraud avait décidé de mettre fin à sa carrière de professionnel en 2016. Il faut dire que le Tour 2015 lui a réservé bien des soucis avec des chutes à répétition. On apprenait également que Romain Bardet et Alberto Contador, remontés comme une pendule, pensaient très sérieusement à détrôner le roi Froom et que Valverde, lui aussi, se voyait bien à l’arrivée des Champs Élysées. La tête dans la lavande, je cherche la route de Pra Loup sur la carte et je me dis que ces gars là sont complètement fada de vouloir faire 161 kms pour escalader quatre cols sous une chaleur aussi torride. Moi je vois bien une belle échappée de plus de cent kilomètres avec une victoire d’étape à la clef. .. Enfin, ce que j’en dis…
Eh bien je ne croyais pas si bien dire ce matin en écivant ces quelques lignes. On apprend tout d'abord l'abandon de plusieurs coureurs dont Van Garderen, troisième au classement général, ce qui ne va pas manquer d'émoustiller les prétendant au podium général.
Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais je me suis toujours demandé ce qu'un barbu avait à cacher pour exiber sa pilosité...
Eh bien, alors que la course n'arrivait pas à prendre sa véritable cadence, un dossard surgit de nul part, répondant au nom de simon Geschke, prend soudain la tête des vingt quatre échappés. Le peloton s'éclate. Les hommes au-devant de la course laisse filer... Le barbu allemand Simon Greschke suivi un moment de Daniel Teklehaimanot, notre ancien champion de la montagne, qui a troqué ses pois rouges pour des lentilles pour mieux surveiller la course, creuse l'écart. Il n'y avait qu'un seul barbu dans les peloton et personne ne s'est méfié de lui alors qu'il était quand même facile à reconnaître : puisqu'il était barbu ! Eh bien non ! Un barbu qui passe innaperçu... m'enfin....
On avait craint l'orage, quelques gouttes tombent et avec elles Thibault Pinot dans la descente du dernier col l'amenant au Pra Loup. Il ne rattrapera pas Greischke qui s'envole vers une victoire bien mérité !
Devant la ligne d'arrivée, une délégation de petits choristes s'approche. Les gosses se mettent à chanter :
" Tout le monde y pu, y sent la charogne,
Y'a qu'le beau barbu qui sent l'eau d'cologne !
Y'a qu'le beau barbu qu'à la bonne odeur "
Demain on remet ça en repartant de Gap ( on aime la clairette sur le Tour )
mais demain sera un autre demain.
Michel Benoit