15ème étape Mende – Valence Une étape récupératrice.
Une étape récupératrice.
Est-ce ma faute si en ce dimanche 19 juillet nous fêtons la Saint Arsène ? N’y voyez pas d’allusion surtout, mais juste un peu d’agacement après quatorze jours de course. Nos coureurs ont déjà parcouru plus de 2400 kms et ils roulent toujours bravement vers une arrivée à Paris sur les Champs Elysées qui devrait couronner leurs efforts. Arsène sera encore de la course, pour certains en tous les cas, et je peux vous assurer que de ce côté il n’y a pas beaucoup d’espoir que tout ceci s’améliore. Yvon Ledanois nous confirme d’ailleurs : « Il y a tellement d’enjeux pour les équipes que finalement, toutes les équipes ont coché la plupart des étapes, et ça donne une course folle pendant trois semaines ».
Il ne nous précise pas comment arriver à ces exploits surhumains… Mais nous indique que : « Les coureurs n’ont pas le choix, on est dans un Tour qui est fou, difficile. On essaie d’avoir chaque jour des coureurs compétitifs, mais c’est difficile ».
Un Tour qui est fou ! Le mot est enfin lâché ! Fou, aussi fou que ces organisateurs, que ces directeurs de courses, d’écuries, de soigneurs, de médecins qui accompagnent la course et qui savent ! On peut toujours montrer les médias du doigt en les rendant responsables des rumeurs qui perdurent sur le dopage et qui, selon l’équipe Sky et son leader Froom, ne font qu’attiser les humeurs, comme on a pu le constater encore hier (un type sur le bord de la route aurait jeté un verre d’urine au visage de Froom en scandant qu’il était dopé …) rendant ainsi possible cette action stupide et inadmissible. Les supporters du vélo en ont vraiment assez de cette situation et je pense pour ma part qu’au contraire, les médias sont bien trop en retrait de la réalité de la situation et qu’ils devraient dénoncer en bloc les tricheries lorsqu’ils en ont connaissance.
La 15ème étape nous propose 183 kms de montagne entre Mende et Valence. S'il y aura bien des difficultés, la dernière, le col de l'Escrinet (2e catégorie) est à 56 km de l'arrivée. Sans doute trop loin pour de courageux baroudeurs. La victoire est donc réservée aux sprinters, à moins que… Mais au final c’est ce scénario qui remporte la course. André Greipel, l’allemand sprinter, s’élance comme un taureau vers la ligne d’arrivée et à ce moment personne n’est en situation de le suivre. On a peur, quelques instants, qu’une chute vienne perturber la lutte finale de ces baroudeurs sanguins qui, debout sur les pédales de leur vélo, appuis de toutes leurs forces pour gagner un petit centième de temps, une courte tête… Rien n’y fait, c’est bien Greipel qui gagne sa troisième étape. Demain, les rescapés de l’étape prendront la route de Bourg-de-Péage en direction de Gap, deux cents kilomètres de montagne qui les amènera aux pieds des Alpes. Mais demain sera un autre demain.
Michel Benoit