1917 La guerre endeuille tous les foyers nivernais
Combien de famille portent le deuil en ce temps de guerre qui n’en finit pas ? Les nouvelles du front se font rares et dans chaque village, les civils pleurent leurs disparus. Aucune famille n’est épargnée par le désastre qui s’abat sur la France. Comme tant d’autres, Emile Laurent ne reverra jamais sa Nièvre… Employé à Nevers au Crédit Lyonnais, il était parti avec ceux de sa classe le jour de la mobilisation et incorporé dans un régiment de zouaves. Blessé aux Dardanelles par un éclat d’obus, il a fréquenté différents hôpitaux militaires avant de réintégrer son régiment. Ce 23 novembre, il est tué dans la Somme quelques heures après avoir reçu la médaille militaire.
« Le malheur semble s’acharner sur des familles nivernaises. »
A Fleury sur Loire, c’est tout un foyer qui est endeuillée : La famille Bideau. Lors de la mobilisation, elle avait présenté ses quatre fils à l’armée. Trois d’entre eux sont tombés au champ d’honneur :Joseph Bideau, soldat d’infanterie, décédé le 14 octobre 1914 des suites de ses blessures dans sa 24ème année ;Son frère, Antoine, soldat au régiment territorial, tombé le 11 novembre suivant sous les balles de l’ennemi, en Belgique, à l’âge de 36 ans ;Jean, leur cadet, soldat d’infanterie, mortellement frappé lui aussi, en Champagne, le 27 mars 1917 à l’âge de 22 ans.
Des quatre frères mobilisés, seul reste Jean Bideau, enrôlé dans la 8ème Section de C.O.A. à Nevers. Leur père, Jean-Marie Bideau est mort de chagrin, à l’âge de 66 ans, en apprenant le décès de son deuxième fils. Sa veuve tente de subvenir tant bien que mal à la gestion de l’exploitation agricole de 80 hectares.
« Les habitants de Fleury sur Loire lui viennent en aide mais doutent qu’elle puisse poursuivre son activité et qu’elle survive à la disparition des siens »
Michel Benoit
Extrait des Grands Evènements du Nivernais 2009 Editions de Borée