Penser le changement ou changer le pansement !
Il faut dire que la journée avait mal commencé ! La pluie tombait en discontinue et le chemin entre l'appartement et le métro nous avait paru bien long. Et puis, le petit courant d'air dans la station Richard Lenoir a eu raison de nos cheveux humides. A midi, boulevard Richard Lenoir nous étions déjà plus de vingt mille alors que sur BFM on annonçait seulement trente mille manitestants pour la journée. Déjà à cette heure, nous savions que c'était gagné ! Nous nous retrouverions à plus de 100 000 sur la place pour reprendre la Bastille et faire de cette élection une véritable insurection civique.
Toute génération confondus, les descendants de ceux qui avaient lutté pour la commune de Paris et qui, aujourd'hui, voulaient dire non aux descendants directs des Versaillais, avaient répondus présent à l'appel du Front de Gauche. Ce fut un raz de marée et qu'est-ce que ça fait du bien de se retrouver en famille !
Et puis le tribun monta au pupitre : " Génie de la Bastille qui culmine sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France. Nous sommes le drapeau rouge!" s'exclama t-il devant les accalmations avant de poursuivre : " Le 22 avril (date du 1er tour) marquera le début de "la révolution citoyenne qu'il est nécessaire d'accomplir pour changer en profondeur la vie du peuple (...) et ouvrir la brèche qu'attend toute l'Europe de son volcan français. Nous sommes venus au bon endroit, à la bonne date." Replaçant son propos dans le contexte de la crise à l'échelle européenne et s'adressant "au peuple grec, aux Espagnols, aux Portugais, aux Italiens, à tous ceux qui ont pour l'instant sur leur tête le poids de l'oppression", le porteur du programme partagé a clamé: "La souveraineté du peuple, telle est la grande question qui va dorénavant occuper toute l'Europe... Il nous faut aujourd'hui, dans cette France défigurée par les inégalités (...), tourner la page une nouvelle fois de l'Ancien Régime (...) pour refonder la République, de refonder la France elle-même".
Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.Les nuages alors s'effaçèrent dans le ciel parisien pour laisser apparaître quelques rayons de soleil timides, l'espoir était au rendez-vous. Jean-Luc Mélanchon termina alors son discours par une citation de Robespierre, cette phrase combien de fois l'avais-je prononcé face aux injustices d'un pouvoir tout puissant qui, comme en 1789 ose déclarer par la voix de ses représentants : " l'essence est trop cher, vous n'avez qu'à rouler en vélo ! " ou bien encore : " Il n'y plus de pain, qu'ils mangent des brioches " . Cette citation que je fais mienne est celle-ci : " Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs !"
Une chose est certaine, aujourd'hui et à ce stade : Nous ne lacherons rien !
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