La grande grève des banques en 1974
Je vous propose un montage photos réalisé par mon ami Daniel Armengaud. Ceci est d'ailleurs plus qu'un montage photos, c'est un véritable document sur une période que peut-être certains d'entre-vous non pas connu. Il concerne la grande grève des banques en 1974, Mais que se passait-il donc en France en ce début 1974 ?
La France abandonne la défense des parités fixes au profit du flottement autonome du franc et sort du serpent monétaire. La Gauche dépose sans succès une motion de censure. Le président Georges Pompidou cache sa maladie et Pierre Mesmer est confirmé dans ses fonctions de 1er ministre. L'aéroport Charles de Gaulle est inauguré tandis que les étudiants et lycéens manifestent contre la loi Fontanet. Les employés de banque sont dans la grève depuis bientôt deux mois, revendiquant une sensible augmentation des salaires, des congés payés supplémentaires et occupent les locaux administratifs de toutes les grandes villes de France. Le 2 avril la France apprend la mort de Georges Pompidou. Arlette Laguiller et bien d'autres, entraînent par leurs discours les employés de banque qui votent jour après jour la reconduction de la grève illimitée. Alain Poher, président du sénat, comme la loi l'exige, prend l'intérim de la présidence de la République. La gauche à présent va délaisser le soutien des salariés en lutte depuis des mois pour privilégier une campagne électorale qui aura pour issue l'élection de VGE.La France entre dans la crise et comme aujourd'hui personne n'ose prononcer le mot d'austérité ! Et comme aujourd'hui, la première mesure du secrétaire d'état aux travailleurs immigrés est de suspendre l'immigration des travailleurs non européens, il s'agit en fait ni plus ni moins de la fermeture des frontières, jamais remis en cause depuis cette date, on sait aujourd'hui que cette décision fera des émules...
Daniel va immortaliser ces mouvements, où la jeunesse est majoritaire, une jeunesse pleine d'espoir envers demain, une jeunesse qui n'a peur de rien et qui concilie bonne humeur et luttes, une jeunesse qui ose remettre en cause l'attitude des petits chefaillons qui leurs pourrissent la vie de tous les jours, une jeunesse qui comme moi fait des chansons et invente des slogans à l'arraché pour la manif du lendemain. Parmi cette jeunesse, certains se retrouverons bien des années plus tard, conforment à ce qu'ils étaient et à leurs idéaux, d'autres auront allégrement pris la place de ceux qu'ils caricaturaient quelques années plus tôt... Pas la peine qu'ils se cachent, on a les noms....
Un documentaire fort, rempli de poésie, de joie, d'allégresse, d'espoir, un témoignage pour les années à venir. Je souhaite pour ma part que les générations futures connaissent cette fraternité, ce partage essentiel de valeurs, cette solidarité exemplaire entre tous, mais après tout... Les conditions ne sont-elles pas déjà réunies à ce jour...?