L' Etalon
L' Etalon
Il était né à Varsovie,
D’une fille mère abandonnée
Sans scrupule par un mari,
Dont l’amour était le métier,
Qu’il était beau, qu’il était fier,
Sur son dos on avait jeté
Une vieille capote de guerre,
Qu’on n’avait même pas lavé.
Une vieille capote de guerre,
Qu’on n’avait même pas lavé.
Il grandit sans aucun problème,
Gambadant toute la journée
Mais en n’faisant que ce qu’on aime,
On arrive vite à s’emmerder
En un à-coup foi de barrière,
Il fût vite en dehors
C’est dur d’être propriétaire
Surtout quand on s’appelle Igor.
C’est dur d’être propriétaire
Surtout quand on s’appelle Igor.
Errant de forêts en clairières,
Il commençait à déchanter
Perdant vite ses bonnes manières
Pour quelques feuilles de choux fanées,
Dans les prairies en plein hiver
L’avoine n’est pas bon marché
La liberté se paye cher
Au royaume des affamés.
La liberté se paye cher
Au royaume des affamés.
Et c’est tout près de la frontière
Qu’il fût, par une bonne âme trouvé,
Un habitué du presbytère
En y sortant pu l’attraper,
Et paré de draperies noires,
Tirant des tombereaux décorés
Certes, on aurait pu le croire,
Un peu morbide, un peu taré.
Certes, on aurait pu le croire,
Un peu morbide, un peu taré.
Le matin labourant la terre,
Tous les jours et par tous les temps,
L’après-midi au cimetière,
Précédent les enterrements,
Comme il fût triste, comme il s’aigrit,
Mais il s’en eut fallut de peu
Qu’il s’en fût trouvé amaigrit
Il s’échappa et c’est tant mieux.
Qu’il s’en fût trouvé amaigrit
Il s’échappa et c’est tant mieux.
J’aurai pu conter davantage,
Les prouesses de cet étalon,
Mais hélas fini le voyage,
Le réveil me fît faire un bond,
Réveille-toi mon vieux Prosper
Me dis ma femme en sursautant,
Le métier de boucher se perd
Une bonne journée t’attend.
Le métier de boucher se perd
Une bonne journée t’attend.
Michel Benoit