LA CRITIQUE DE JEAN-NOËL LEBLANC
Voilà un livre d'histoire pas comme les autres, un vrai roman, autour d'une affaire de corruption restée tristement célèbre, l'affaire de la Compagnie des Indes.
Michel Benoit, notre Rouletabille de l'histoire, a mené l'enquête,
apporte des preuves, et ses conclusions ne laissent place à aucun doute
quant à la culpabilité des accusés.
Le baron de Batz, après avoir tenté sans succès d'enlever la Reine de ses geôliers de la prison du Temple en 1792, a continué de manoeuvrer pour déstabiliser la république, en arrosant largement quelques députés corrompus. Parmi eux, Claude Bazire, député de la Côte d'Or et son ami Claude Chabot, tous deux membres essentiels du Comité de Sûreté. Hélas entraînés par leur vie mondaine, ils se laisseront compromettre. Dans leur sillage, Fabre d'Eglantine, Camille Desmoulins ou Danton, qui finiront avec eux sur l'échafaud.
Michel Benoit fait revivre cette période trouble avec une verve réjouissante. Voici par exemple le début du portrait qu'il brosse de Danton :
"Le teint vitreux comme une bougie, il s'était réveillé un matin aussi mou qu'un fromage coulant, aussi gris q'un ciel de novembre. Il avait combattu la maladie honteuse comme quelques années plus tôt il avait bravé le taureau au pré d'Arcy et elle ne lui avait laissé en souvenir de son passage que quelques traces sur son visage, (...) tel un déluge qui aurait transporté les coquillles de la mer sur son visage d'adolescent..."
Un voyage au temps de la République de la Terreur.
Michel Benoit, 1793, La République de la Tentation, édition de l'Armançon.