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Le Blog de Michel Benoit
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14 mai 2015

Jaurès à Saint-Saulge, qui l'aurait cru ?

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Ouvrir la fête de son journal avec Jaurès, ce n'est pas un rituel, encore moins une obligation, c'est un plaisir de l'esprit et du cœur ! Les Amis de l'Huma nous avaient invités en septembre 2013 à une soirée spectacle où le grand Jean-Claude Drouot incarnait l'immense Jaurès .Un vendredi 13, porte-bonheur ! –, où le tragique de l'assassinat du tribun socialiste, il y aura cent un ans dans quelques mois, voisine avec ce climat nauséabond qui nous entoure eet qui nous oppresse. Marie France O'Leary nous a fait ce cadeau mercredi 12 mai 2015 à la salle des fêtes de Saint Saulge. Sur qu'au départ ce n'était pas gagné mais ce fut un triomphe !
Jaurès la voix, d'André Benedetto, donne au 31 juillet 1914, à son issue terrible – celle des coups de feu de Raoul Villain au café du Croissant –, la dimension d'un drame avec son unité de temps et de lieu. Rarement on a peint de façon aussi profonde et poignante ce qui s'est passé ce jour-là, l'ambiance de la ville, l'hystérie des va-t-en guerre, les préparatifs des cabinets gouvernementaux et l'incroyable lucidité du fondateur de l'Humanité. Un grand acteur, Jean-Claude Drouot, déjà connu pour la Valise de Jaurès, a accepté de s'en faire l'interprète.
C'est en 2005, sur le tournage du docu-fiction la Séparation, réalisé par François Hanss, dans lequel l'acteur incarnait un Jaurès plein de vigueur à la tribune, que débute pour Jean-Claude Drouot son aventure aux côtés de cette figure historique. Selon lui, Jaurès est « l'homme des convictions. Sa voix est une lucarne vers une espérance possible, une humanité qui n'est pas encore à son zénith et pour la réussite de laquelle il faut lutter ».

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Lorsqu'on l'interroge sur le choix de cette pièce et la lecture qu'il en fait, il avoue nourrir un profond respect pour le poète Benedetto, qui n'est pas un auteur « tiède », mais qui au contraire emplit son écriture de l'admiration qu'il portait au fondateur du journal l'Humanité. Se défendant de théâtraliser cette lecture, Jean-Claude Drouot affirme avec modestie que ce refus justifie complètement son choix d'être acteur : « En étant l'instrument d'une parole comme la sienne, j'ai le sentiment de remplir le rôle social et humain que je me suis promis de cultiver tout au long de ma vie. » Quant à sa position en ouverture de la Fête, il confie être très heureux de cette responsabilité qui lui est conférée, tout en ayant « bien conscience de l'importance de l'admiration générale pour cet homme ».
Saint-Saulge était en fête cce mercredi soir, la chaleur était étouffante, certainement la même qui enveloppait Paris en ce 31 juillet 1914, une chaleur identique aussi à celle du 9 thermidor qui devait, elle aussi, être la dernière vécue par Robespierre et Saint-Just. Et puis, regarder, écouter ce très grand comédien qu'est Jean-Claude Drouot, en compagnie de Patrick Fischmann et tout près de Dominique Feat, que peut-on attendre de mieux...Brassens nous chantait que "nous au pays aussi on a de beaux assassinats" aujourd'hui on peut assurer aussi qu'au pays nous avons également de magnifiques spectacles qui ne demandent qu'à trouver leur public. Cette décentralisation là, je vote pour des deux mains !
Michel Benoit
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