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Le Blog de Michel Benoit
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23 janvier 2014

1964 La décentralisation prend sa source dans la Nièvre…

1975 Jean-William Hanoteau aquarelle

1964   La décentralisation prend sa source dans la Nièvre…              

 Le 12 mai, François Mitterrand est élu à la présidence du Conseil général de la Nièvre.

François Mitterrand et l’ensemble de son équipe semblent vouloir bousculer les vieilles traditions.

N’a-t-il pas déclaré il y a quelque temps :

« Dans chacun de nos départements, le préfet est devenu le représentant d’un pouvoir qui se veut sinon absolu, tout au moins extrêmement fort »

Ne disposant d’aucun local pour se réunir ou pour recevoir les habitants de la Nièvre, la nouvelle équipe d’élus va peu à peu conquérir au département l’espace nécessaire pour doter le Conseil général de la surface adéquate.

Le Préfet s’opposera à l’organisation d’une structure ? Qu’importe, François Mitterrand fera voter la création d’un service de secrétariat et se dotera de son propre bureau. Ainsi, il se donnera les moyens de contrôler tout ce qui touche de près ou de loin au département de la Nièvre, et ce, malgré les élus d’opposition et l’avis négatif du préfet Gerbot, lequel voit pour sa part en ce vote, une mauvaise administration et une marque de défiance à son encontre.

La divergence d’opinion s’annonce bien au-delà de formalités administratives puisque pour la première fois depuis fort longtemps, les nivernais assistent à une lutte acharnée entre le haut fonctionnaire d’Etat et les conseillers généraux élus par le peuple qui souhaitent mettre en œuvre la politique pour laquelle ils ont été  choisis.

Mis aux voix par son président, la motion sera adoptée par une large majorité. Le Préfet Gerbot ne pourra qu’obtempérer. Cette impuissance lui coûtera son poste.

Quelques mois plus tard, lors de la réception du nouveau préfet, François Mitterrand, dans un discours visionnaire, posera les principes qui fonderont dix huit années plus tard, les nouvelles répartitions des pouvoirs entre l’Etat et les collectivités territoriales dans le cadre de réforme dite « de la décentralisation ».

Dès 1965, François Mitterrand fixera les premières missions du Conseil général : la priorité de l’aménagement du réseau routier qui est dans un état de délabrement inquiétant, l’équipement des lacs et un plan régional d’investissement du Morvan.

Quelques mois plus tard, la fracture sera provoquée par le Conseiller général de Lormes, André Emery demandera le rejet des propositions du préfet pour leur substituer un programme d’aide départementale à la voirie communale, élaboré par la commission des travaux de l’assemblée.

Ce sera un véritable coup de force et la première révolte des élus nivernais face à l’autorité préfectorale. Ainsi, l’aide départementale maximum plafonnera à 70% et sera assortie d’un système de prêts sur trois ans à taux réduit. Les petites communes de la Nièvre pourront ainsi réparer les voies communales et faire face aux charges et à la gestion de la voirie. La longue marche vers la décentralisation engagée, elle n’aura rien d’un long fleuve tranquille.

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Michel Benoit

Les Grands évènements du nivernais

Editions De Borée 2009

 

 

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