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Le Blog de Michel Benoit
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20 décembre 2013

Nevers : Le 13/11/1944 La mort d’un héro

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Le 13/11/1944  La mort d’un héro

                

La nouvelle vient de tomber du front des Vosges : Roland Champenier, Roland l’invincible, Roland le brave, l’un des libérateurs qui était entré avec ses hommes il y a quelques mois par le Nord à Nevers, repoussant les dernières troupes allemandes en faction, n’a pas survécu à ses blessures à l’hôpital de Campagne de l’Armée Française à Lure.

Roland Champenier avait vu le jour en 1924 à Marseilles-lès-Aubigny puis grandi dans ce petit village où son père était limonadier.

Elève studieux, Roland s’était imprégné, dans cette région ouvrière, des idéaux du Front Populaire avant de s’inscrire très jeune au Parti Communiste.

Il a 16 ans en 1939 lorsque la France déclare la guerre à l’Allemagne et, dès 1940, il organise avec d’autres jeunes gens une résistance à l’occupant en aidant de nombreux prisonniers casernés à Fourchambault à s’évader pour passer en zone libre. C’est ainsi qu’il abandonne ses études pour se consacrer à la lutte contre l’occupant  et se fait embaucher à la SNAC où il  fonde un groupe dont l’objectif premier est de distribuer des tracts hostiles à l’ennemi et de saboter la production industrielle.

Responsable des jeunesses communistes dans le Cher, il adhère dès 1941 au Front National de la Résistance et se livre avec ses amis au sabotage des écluses et des usines. La répression ne tarde pas à l’éprouver durement puisque toute sa famille est arrêtée par les nazis et internée à Blois puis à Bourges.

Mais rien n’ébranle sa détermination et dès 1943, Champenier crée le premier maquis du Cher. Après l’arrestation en avril 1943 de tout l’Etat-major du maquis de la Nièvre, c’est lui qui est désigné pour constituer la nouvelle direction FTP.

Ses coups d’éclat deviennent légendaires. Attaquant les convois militaires, il n’hésite pas à aller délivrer ses camarades Leblond, Raveau et Bussière, détenus à l’hôpital de Nevers où ils sont soignés après avoir subi la torture durant de nombreux jours, et ceci, au nez et à la barbe de leurs tortionnaires. Hélas, il ne parvient à en sauver d’autres, fusillés par les nazis ou abattus lors de missions spéciales. Il organise l’insécurité pour les troupes ennemies dans tout le département redoublant d’efforts dans l’attente d’un débarquement annoncé comme imminent, et c’est à la tête des FTP que Roland entre victorieux avec ses hommes par le Nord de Nevers alors que les FFI du Capitaine Julien arrivent par le Sud. Champenier obtient aussi la réédition de 2000 prisonniers avec chevaux, armes et matériel.

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Ces actes d’exploits accomplis, il devient commandant du 3ème bataillon du 1er régiment du Morvan et prend la route des Vosges où les combats font rage. C’est ici que, grièvement blessé, Roland Champenier meurt cinq jours plus tard.

Robert Desnos écrira de lui :

 «  Roland haïssait la guerre, pourtant il était obligé de la faire, il aimait la paix et la liberté, il est mort avant de les connaître. »

Charles Exbrayat, son compagnon de combat lors de la libération de la Nièvre confiera à ses lecteurs dans son éditorial le 17 novembre 1944 :

«  Roland, où que tu sois en ce moment, à travers les épaisseurs d’ombre qui nous séparent momentanément, je tends ma pauvre main vers ta main de lumière. D’autres combats nous attendent encore, je te jure que nous y donnerons le meilleur de nous-mêmes, afin de nous montrer digne de toi. Au revoir mon commandant … »

Son corps rapatrié, Roland Champenier sera inhumé au petit cimetière de son village natal. Il restera à jamais dans les mémoires nivernaises comme celui qui n’eut de cesse de braver l’ennemi au nom de la liberté de ses compatriotes.

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Michel Benoit

Les Grands évènements du nivernais

Editions de Borée 2009

 

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