Benoit XVI va se coincer la bulle !
Ainsi, le Pape prendra sa retraite à la fin du mois et retournera à ses chères prières, à l'ombre d'un monastère, à l'abri des médias et des trompettes de jéricho, des paparazzis et autres fans. Certes, l'évènement se déroule en plein débat sur le mariage pour tous, sur le droit ou non à l'adoption d'enfant par des couples homosexuels, sur la légitimité ou non de pratiquer la contraception..Et il m'aurait été fort aise de plaisanter sur ce départ en invoquant je ne sais quel désir d'avenir ou de choix de vie dans un contexte plus que préoccupant pour les fervents défenseurs des lois bibliques...
Pourtant, contrairement à mes premières tentations, moi l'athée convaincu, le libre penseur sans vergogne, c'est un hommage que j'ai souhaité rendre à l'homme qui a été élevé, il y a huit ans, au poste de représentant de Dieu. Un hommage pour cet homme qui vient de dépoussiérer des milliers d'années d'immobilisme tragico-rigides. Ainsi, en quelques secondes, par un rapide communiqué, Benoit XVI aura donné une véritable leçon de vie et de démocratie responsable au monde entier. Et Paf ! Que les chefs d'états malades, les responsables de ci et deça, les chefs d'état major des armées du monde entier, les grands patrons des entreprises du CAC 40, informés de leur situation médicale et pourtant s'accrochant à leur pouvoir désespérément en prennent de la graine ! Ah! Comme j'aurais aimé que cette décision fûsse prise par Georges Pompidou, par François Mitterrand, voir Jacques Chirac en leur temps...
Le Pape aura osé, le premier, à défier tous les tabous dans ce domaine et inaugurer une nouvelle voie, une sorte de vie après la vie, de résurection après le pouvoir ! Sous les pavés la plage qu'ils disaient ! Jouissons sans entraves, qu'ils chantaient !...Avec l'instauration d'un Pape en bonne santé mentale et physique, on ne peut que se réjouir de la bonne nouvelle. Pourtant, en désacralisant le sacré, en piétinant deux milles ans de traditions papales, la fonction n'apparaîtra-t-elle pas demain plus comme celle du patron de " l'entreprise catholique " que de celle du détenteur de la parole sainte ? Un Pape normal en quelque sorte...
Michel Benoit