Résistance N°3

La machine à trahir.

" Au sommet de la pyramide, la nature même du pouvoir présidentiel favorise l'inertie, l'irresponsabilité et surtout l'impunité. Vieilles vaches sacrées, nos institutions paraissent immobiles. Ce sont elles pourtant qui fabriquent ce dégoût croissant de la vie politique, démoralisent les électeurs et détruisent à petit feu la confiance dans la démocratie. "

Ce texte court n'est pas l'édito du jour de l'Humanité ni un passage de discours de Jean-Luc Mélanchon. C'est le coeur de la 4ème de couverture d'un livre que je vient de retrouver dans ma bibliothèque et qui a pour titre : " La machine à trahir " et qui est signé par Arnaud Montebourg. Ce programme, écrit et édité chez Denoël en 2002 par celui qui est actuellement le ministre du redressement productif, comporte un certain nombre de paragraphe dont je vous cite pèle mêle les titres : Ce coup d'état de tous les jours - La justice des castes et des clans- la dictature des élus locaux - le gouvernement des autistes - irresponsables et coupables - la 6ème république en marche . Il se termine par les 30 propositions à soumettre aux français par un référendum constitutionnel.

Bien sur, en le parcourant aujourd'hui, il faut admettre que tout ceci est devenu risible lorsqu'on lit et entend les déclarations pitoyables de ce transformiste qui excelle dans la politique de la langue de bois. Ce tribun en 10 ans s'est transformé de Robin des bois en Chevalier blanc à la solde des grands patrons du MEDEF tels que PSA. Toutefois, ce que ses électeurs n'avaient pas vraiment bien compris, c'est qu'il souhaitait participer au redressement de la production industrielle sur le dos des salariés, il n'y a qu'à écouter ses dernières déclarations sur la situation du groupe automobile d'Aulnay sous bois. Alors, 10 ans et on oublie tout ? C'est peut-être aussi cela la politique quand elle est motivée par une ambition démesurée et un ego défiant toutes les lois de l'honneteté intellectuelle.

Je vais donc renvoyer ce livre à l'envoyeur de ce pas, tout d'abord pour lui rafraîchir la mémoire et également en solidarité avec tous les salariés et artisans de France qu'il va contribuer à laisser sur le bord de la route. Et si par hasard, vous trouver un exemplaire de celui-ci dans votre grenier, n'hésitez pas une seconde, cela vous coûtera 5 euros de chrono poste mais vous fera un bien fou, Renvoyez-lui !

Comments

[Muriel]

"La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres" - Churchill. Bon, mis à part ça, je pense que notre système démocratique est à revoir, en effet, au regard du cas Montebourg (et de bien d’autres, et ça date !!!). Toutes les lois existent pour que l'équité et autres vertus développées dans les textes philosophiques depuis l’Antiquité représentent les socles de notre société. Cependant l'Homme, capable de pondre de beaux textes, est aussi capable de se perdre dans les méandres de ses propres faiblesses que sont parfois ses peurs et souvent son orgueil et ego sur développés : si dans notre système démocratique, le pouvoir politique vient du vote des citoyens, seuls celles et ceux possédant de l’argent et des parrainages peuvent candidater sérieusement (= avoir des chances d’être élus) aux élections. C’est ainsi que le lobbying et l’argent deviennent les vrais maîtres du monde, se servant des élus pour légitimer leurs propres intérêts qui n’ont plus rien à voir avec nos belles valeurs démocratiques du départ. Les discours actuels que l’on entend sur le nucléaire, sur l’exploitation du gaz de schiste … n’en sont que quelques exemples flagrants : ils vont à l’encontre de ceux développés lors de la campagne socialiste. Un investissement massif du peuple dans la vie citoyenne pour rappeler à l’ordre celles et ceux qu’il a élu, permettre à tout citoyen de se présenter à une élection (sans notion de parrainage et d’argent) sont peut être des pistes à explorer si l’on veut voir changer les choses …. Alors, commençons par renvoyer le bouquin au Nono !

[duriot]

Ceci dit, il a raison et de la suite dans les idées. Après être parvenu lui-même au sommet de la pyramide, il est touché comme les autres par le symptôme qu'il décrit, en toute logique. La question est donc : Peut-on parvenir au sommet de la pyramide sans perdre son âme ? Et induit une autre question : Notre système démocratique est-il un bon système ou juste le système le moins pire ?