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Le Blog de Michel Benoit
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21 décembre 2011

Il y a 100 ans : La Bande à Bonnot

pj111607041912cLe 21 décembre 1911 survient le premier hold up motorisé de l'Histoire.

Le 21 Décembre 1911 commence réellement l'épopée de la bande à Bonnot. Ce jour-là quelques illégalistes deviennent les "bandits tragiques". Dans une époque de misère, d'injustice, de luttes sociales sans merci, les premiers criminels en auto vont inscrire en lettres de sang une histoire qui tiendra en haleine une France apeurée devant tant d'audace et désespérée par l'échec de la police.
Ce 21 Décembre 1911 vers 9h du matin, Bonnot, Garnier, Callemin et un quatrième homme décident de s'attaquer au garçon de recette de la Société Générale rue Ordener à Paris. C'est la première fois qu'une voiture est utilisée lors d'un braquage. Le butin est plutôt maigre des titres et seulement 5000 francs en espèce. Le garçon de recette, lui, est gravement blessé. Le lendemain les journaux se déchaînent sur la bande. Après avoir abandonné leur automobile à Dieppe, ils reviennent à Paris, traqués par la police démunie devant la rapidité et la mécanique de leurs automobiles. Bonnot et sa bande ne savent que faire, ils errent, traqués, dans la ville, sans évasion possible, prêts à se faire tuer n'importe où. Par solidarité, pour partager cette amère joie du risque mortel, d'autres se joignent à eux: René Valet et Soudy.
 A la veille de Noël Garnier et Callemin trouvent refuge chez Kibaltchiche (Victor Serge) et Rirette Maitrejean deux anarchistes. Quelques jours après leur départ Kibaltchiche et Rirette sont arrêtés. Tous deux refusent de livrer Garnier et Callemin. Les attaques du même genre se multiplient dans les mois qui suivent. La police du préfet Louis Lépine identifie leurs auteurs comme la « bande à Bonnot », du nom de leur chef, Jules Bonnot, un mécanicien auto sympathisant de la cause anarchiste. Il sera tué à Choisy-le-Roi, près de Paris, le 28 avril 1912. Ses trois derniers complices, parmi lesquels Raymond-la-Science, seront guillotinés le 21 avril 1913 devant la prison de la Santé par le bourreau Anatole Deibler.


Histoires de Marne la bande à Bonnot

 Un petit supplément à l'histoire de la bande à Bonnot retrouvé dans les archives du journal du Centre :

26471678Depuis maintenant deux jours, la villa de Nogent sur Marne est cernée par les forces de police et un bataillon de Zouaves. La foule, retenue à l’arrière, surgit de toute part pour l’hallali. Elle est difficilement contenue par les forces de l’ordre, prêtes à intervenir.

A l’intérieur du pavillon, volets clos, se sont barricadés deux anarchistes bien connus des autorités pour sévir depuis longtemps en opérant braquages et tueries ; Garnier et Valet, deux membres de la bande à Bonnot !

Victor Merci décrit ces instants tragiques :

«  Une femme qui se trouvait dans le jardin fût arrêtée par les policiers : c’était Marie la Belge, compagne de Garnier. Tandis que les forces de l’ordre s’approchaient de la maison, revolver au poing, une femme apparut sur le pas de la porte : ils s’en emparèrent aussitôt : c’était Anna Dondon, la compagne de Valet. Se sachant perdus, les deux hommes avaient voulu épargner la mort de leurs compagnes »

Quelques minutes après, ce sera l’assaut. Garnier est tué et Valet, blessé (,) est piétiné par la foule que l’on n’a pu contenir. Il décède peu après.

Anna Thérèse Dondon est arrêtée en compagnie de Maria la Belge et incarcérée jusqu’au procès des survivants de la fameuse bande. Anna Dondon est native de Decize. Après une enfance paisible, elle est montée très jeune à Paris où elle fréquente les milieux libertaires dont elle épouse vite la cause.

img337Sa rencontre avec René Valet devait marquer le destin de la jeune femme. Elle devient sa compagne et le suit dans ses pérégrinations. Plus tard, après sa remise en liberté, elle n’en continuera pas moins de flirter avec les cercles anarchistes.

Restant fidèle à une cause qui, appliquée à l’extrême, aura coûté la vie à son jeune amant, elle vit pourtant encore de longues années, conservant en elle la mémoire de ses folles années et connaît les deux grandes guerres, le front populaire, le renouveau des idéaux pacifistes, le déclin de l’anarcho syndicalisme au profit d’idées plus réformistes… Elle mourra en 1979, à l’âge de 95 ans, dans une maison de retraite de la proche banlieue parisienne, à Bondy, où elle avait fini par se retirer.

Extrait des Grands évènements du nivernais de 1900 à 2000

EditionS de Borée.

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