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Le Blog de Michel Benoit
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Le Blog de Michel Benoit
28 novembre 2011

Les oubliettes de l'histoire

$(KGrHqMOKn!E5-fnv)tvBOuo12hZ4!~~_21Depuis la rentrée, les professeurs d'histoire-géographie tentent d'appliquer les nouveaux programmes de classe de première et s'arrachent les cheveux, ou plutôt ce qu'il leur reste de cheveux car les coupes sombres dans cette discipline ne datent pas d'hier malheureusement. Avec la réforme du lycée et la suppression de l'histoire-géographie en terminale S les élèves n'ont plus qu'une année pour ingurgiter ce qui se faisait en deux ans et la colère monte chez les enseignants. Cette réforme concerne les filières S mais aussi L et ES.

Ainsi on retrouve pêle-mêle la fin du régime nazi dans la même leçon que la fin de l'URSS, on passe de la guerre froide aux attentats du 11 septembre, on ne dit plus un mot sur les évènements de mai 68, sur le traité de Versailles, sur la révolution russe et c'est à peine si l'on consacre quelques heures à la révolution française. Et tout ceci en 16 heures de cours ! Difficile dans ces conditions de comprendre le pourquoi de ces évènements, le bouleversement des frontières, lutte entre l'impérialisme et les causes des nationalismes, la crise des années 20 et la montée du chômage amenant le nazisme... Pour le gouvernement, il est clair, inutile de vouloir mettre de l'intelligence dans l'enseignement, mieux vaut donner la préférence à ce que j'appelerai " le gavage d'oies " dont le seul objectif est de terminer le programme en temps et en heure. Il est de même inutile de favoriser toute pédagogie qui permet aux élèves en difficultés dans les quartier populaires de progresser, ce qui va accentuer une fois de plus les inégalités scolaires.

Il y a du mépris dans cette politique qui présente les sciences humaines et sociales comme des disciplines non rentables! Car c'est bien de politique qu'il s'agit lorsque le pouvoir décideur considère que dans notre société, l'acquisition de compétences techniques prime sur l'acquisition d'un esprit critique. Mieux vaut instrumentaliser certains évènements d'histoire comme la fameuse lettre de Guy Moquet ou plus récemment l'anniversaire du 11 novembre et utiliser ces évènements comme prétexte pour provoquer des émotions et mettre en avant un renouveau de l'attachement patriotique. Tout ceci nous ramène à l'enseignement diffusé durant la période d'avant la grande guerre de 14-18 où l'on se servait de l'école comme d'un outil de propagande et revanchard pour préparer la chaire à canon.

L'histoire n'est pas un outil de glorification d'une épopée nationale, mais bien un outil de reflexion avec de véritable notion débouchant sur un travail intellectuel. Plus que jamais, l'école doit être un lieu où l'on ouvre l'esprit et non une institution où l'on apprend bêtement une leçon sanctionnée par un contrôle où l'on demande aux élèves de " recracher " bêtement le cours.

Déjà le SNES à mis en place une pétition, l'APHG organisera ses états généraux le 28 janvier prochain, une " quinzaine d'alerte " est organisé dans l'accadémie de Besançon par un collectif d'enseignants et le dialogue s'installe entre élèves et enseignants sur cette nouvelle réforme.

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