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Le Blog de Michel Benoit
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Le Blog de Michel Benoit
28 août 2011

Babeuf l'oublié de Vendôme

235px-Gracchus_Babeuf8 prairial an V Le « Tribun du Peuple » est mis à mort. Le 27 mai 1797, sous le Directoire, la Haute Cour de Justice de Vendôme condamne Gracchus BABEUF à monter sur l ’échafaud. Le « Tribun du Peuple », l’éternel opposant a élaboré lors de ses séjours de prison en prison, les bases d’une société qui se voulait égalitaire et juste pour le peuple. Celui qui dans un premier temps a applaudi la chute de Maximilien ROBESPIERRE a bien vite été déçu par les Thermidoriens. Pourtant ce sont eux, en premier lieu Lazare Carnot qui auront le dernier mot et feront disparaître tous ces « Egaux » pour qui la principale idée résidait dans l’article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « Le but de la Société est le bonheur commun »...  Cette notion de « Bonheur commun » sera par la suite le leitmotiv de Gracchus BABEUF.  Ces Révolutionnaires de l’an IV rêvent d’une société modèle, égalitaire, sans riches, ni pauvres. C’est « le Bonheur commun ». Ils ont un surnom : « les Egaux » puis carrément un nom : « la société des Egaux ». Les Babouvistes sont convaincus que seule une minorité insurrectionnelle peut conduire à une dictature populaire libérant ainsi « le peuple asservi et trompé ». Avec BABEUF, apparaît la première doctrine communiste. Il s’agit là d’un communisme de répartition et non pas de production. Ainsi, le paysan cultive seul le champ que lui a confié l’Etat et apporte ensuite sa récolte au magasin commun. Quoi qu’il en soit, lui et ses amis sont les inspirateurs d’une doctrine socialiste qui manifeste ses tendances par un réel programme de réformes. « Disparaissez, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits... l’instant est venu de fonder la République des Egaux » déclare BABEUF et Buonarroti poursuit : « La nature a donné à chaque homme un droit égal à la jouissance de tous les biens. La révolution n’est pas finie parce que tous les riches absorbent tous les biens et commandent exclusivement tandis que les pauvres travaillent en véritables esclaves, languissent dans la misère et ne sont rien dans l’Etat...  Il s’agit de gagner à la cause du « Bonheur commun » toutes les troupes de garnison et ensuite s’emparer de la Trésorerie publique et de tous les édifices nationaux. Il faut un agent par arrondissement et un par corps de troupe. L’insurrection est prête, les mesures bien déterminées : réquisition des boulangers, distribution gratuite de pain, logement des pauvres chez les ennemis du peuple... Lazare Carnot, autre Thermidorien « grand teint » est alors Directeur Il a réussi a infiltrer la « Société des Egaux » par le capitaine Grisel, un officier affecté au service des conseils de guerre. Dans un premier temps, le coup de filet prévu échoue. En effet, la garnison envoyée par Carnot au domicile de Drouet, au 90 rue Saint-Honoré arrive deux après le départ des conjurés. Mais Grisel parvient tout de même à connaître la cache de la rue de la Truanderie. Le 21 Floréal an IV (10 mai 1796), BABEUF est ses principaux amis sont arrêtés. « C’en est fini, la tyrannie l’emporte ! » s’écrie celui qui fut le « Tribun du Peuple ». Mais pour Carnot, ce n’est pas fini. Il faut en terminer avec tous les membres de la conjuration. Il signe lui même les 245 mandats d’arrestation. dans toute la France. Ainsi Carnot veut-il éliminer les Babouvistes mais aussi des républicains de gauche, totalement étrangers au complot.  La chasse aux Républicains La procédure expéditive est lancée.  Gracchus BABEUF est transféré de la prison du Temple à Vendôme et son procès devant la Haute Cour de Justice débute le 2 Ventôse an V (20 février 1797) en même temps que celui de 64 autres Egaux. Cela dure trois mois. Trois long mois au cours desquels les accusés ont prêché pour le « bonheur commun » et ont exposé leur doctrine sous les applaudissements et les encouragements du public. Finalement, le verdict tombe le 7 prairial an v (26 mai 1797). Il est plutôt clément pour les amis de BABEUF : Antonelle et Le Pelletier sont acquittés, Maréchal n’est même pas inquiété. En revanche, BABEUF et Darthé sont condamnés à mort tandis que Buonarroti et Germain sont déportés. Le soir même, BABEUF et Darthé tentent de se suicider avec un vieux poignard en criant « Vive la République ! ». Et c’est tout sanglants que l’on doit les porter vers l’échafaud, le lendemain .

280px-France_Vendome_01

Aujourd'hui la ville de Vendôme a oublié le nom de Babeuf. J'ai eu beau sillonner cette belle ville sur le Loir, aucune trace, aucune référence, aucune stèle ou plaque nous rappelle cette tragique histoire, celle de Grachus Babeuf, assassiné par les thermidoriens pour avoir souhaité " le bonheur commun " ......

Michel Benoit

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Commentaires
F
Pour info:<br /> <br /> https://www.lanouvellerepublique.fr/vendome/vendome-une-plaque-commemorative-vandalisee
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M
Pas étonnant à mon sens que la ville de Vendôme et les restes du monde aient oublié le nom de Babeuf ... et la notion de "bonheur commun". D'ailleurs, suite aux universités d'été à La Rochelle, que reste-il de cette notion ? La logique capitaliste et l'imaginaire collectif qu'elle a engendré ont bien fait leur travail de sape !
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