Les Porteurs de mots

Pascal Tedes et sa troupe du Carambole nous reviennent cette année avec une nouvelle pièce de théâtre qui sera, comme celles des dernières années, créée dans ces lieux splendides que sont Les Forges Royales de Guérigny. Le titre est tout en poésie : " Les Porteurs de mots " pour un sujet qui cette fois-ci traite de la censure, de l'interdiction, voir de la suppression totale de la culture dans un pays imaginaire où la dictature a eu raison des auteurs, des poètes et des artistes. A eu raison, enfin presque, puisque la résistance va s'organiser.

 « Jouée sur le ton de la farce et de la gaudriole, cette pièce raconte…. L’existence d’un pays où toute représentation théâtrale est proscrite, où les auteurs sont arrêtés, déportés, les livres brûlés, les acteurs, les conteurs, bannis... Et puis il y a ceux que l'on appelle «  Les porteurs de mots » ... Saltimbanques à la mémoire prodigieuse....  Nul besoin de textes, ils se réunissent n'importe où et jouent, à la levée, les écritures interdites... Mais pourchassés, il n'en reste qu'une poignée... Alors que faire? Rejoindre la frontière par les chemins de traverse, ou jouer une dernière fois avant de quitter le pays dans la plus grande discrétion une représentation clandestine, au fond d'une grange, dans l'obscurité d'une cave, dans l’arrière-salle d’un bastringue... Et continuer en résistance... »

On ne sait jusqu'où Pascal Tedes nous emmenera cette fois-ci, certainement dans un délire cauchemardesque que je ne connais que trop pour en partager l'essentiel. C'est dans la nuit que s'ouvrent les voies de la terreur et de l'abominable. Elles s'installent jusqu'au petit jour et s'effacent l'espace de quelques heures avant de revenir hanter ceux qui devinent tous les dangers d'une société dont les principaux acteurs ont oublié depuis longtemps que la culture du rêve et de l'imaginaire, seule, pouvait encore les sauver. On retrouvera avec beaucoup de plaisir la langue et l'écriture de Pascal Tedes, unique en son genre, dignent des plus grands auteurs de théâtre, et le jeu merveilleux et si attachant de Nathalie Jadot, la muse de l'auteur, sans laquelle il n'aurait pu écrire les oeuvres qu'il nous propose depuis de si nombreuses années. 

Michel Benoit

Comments

[vero blandin]

j'adore l'idée !! je vais tenter de me libérer pour une des dates bises amitiés Michel à bientôt véro