Le travail c'est la santé !

Le gouvernement hongrois va décider dans les jours à venir de remettre les allocataires de prestations sociales au travail. Des policiers fraîchement retraités pourraient surveiller ces salariés regroupés dans des camps et affectés à de gros projets d'infrastructure. la principale cible de ce programme sont  les Roms, dont le taux de chômage avoisine les 50%.

En avançant l'idée en mai dernier qu'il faudrait obliger les bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active) à travailler, le ministre des affaires européennes Laurent Wauquiez, avait suscité une violente polémique dans l'Hexagone. L'assimilation des allocataires sociaux à un « cancer de la société » était mal passée.

Je cite sa petite phrase : « En contrepartie du RSA, il faut que chacun assume, chaque semaine, cinq heures de service social », avait-il alors lancé, évoquant la possibilité que les allocataires assument des tâches comme la surveillance des sorties d'école, le nettoyage ou l'accueil des services publics.

Le gouvernement français, élections oblige, a donc remisé le projet dans les cartons dans l' attente d'une éventuelle réélection en 2012. Pourtant ces idées semblent avoir trouvé un certain écho en Hongrie où une nouvelle loi devrait entrer en vigueur à partir du 1er septembre prochain. Les bénéficiaires d'aides sociales se verront alors proposer des tâches d'intérêt général sur de gros chantiers de travaux publics, tels la construction d'un stade de football à Debrecen (à l'est du pays), le nettoyage des rues mais aussi l'entretien des parcs et des forêts. Ceux qui refuseraient seraient privés de leurs allocations…

Ce projet de travail obligatoire qui figurait dans le programme du parti d'extrême droite hongrois a été repris par la droite nationaliste qui est l'équivalente du côté droit de l'UMP. Pire encore : le plan présenté par le gouvernement prévoit la construction de centres de logements collectifs, pouvant être dans certains cas des containers aménagés pour les personnes dont le lieu de résidence serait trop éloigné des chantiers. Ben voyons ! le ministre de l'intérieur Sándor Pintér déclare en désignant les futurs volontaires policiers retraités qui surveilleraient ces nouveaux esclaves : « Ils ont les compétences nécessaires pour remettre au travail quelque 300 000 personnes. »

L'histoire se répète donc à quelques milliers de kilomètres de chez nous dans une indifférence totale des gouvernants et de la très fameuse et louable Commission eurpéenne. L'instauration de ces futurs camps de travail obligatoire gardés par des policiers renvoit aux pires heures de l'histoire européenne.

Une fois de plus le capital et les grandes entreprises mondiales devraient donc trouver de la main d'oeuvre à bon marché sans se préoccuper de la déclaration universelle des droits de l'homme et en flouant les règles les plus élémentaires de la solidarité. Le génocide va bientôt commencer... dans une indifférence totale ou presque... Les homosexuels et partisans de la liberté entre les peuples viendront les rejoindre dans ces camps de travail, puis, crise oblige, on cherchera un bouc émissaire à tous nos malheurs économiques et l'on désignera le peuple juif comme responsable de tous nos maux... Je vous laisse deviner la suite...

Merci Wauquiez, on se souviendra de cette belle initiative pour adapter les pensées extrémistes hongroises à la situation de la crise économique française, même la droite dure et féroce d'outre-Rhin n'aurait pas osé ! Mais attention Laurent, si l'histoire a tendance à se répéter pour le grand malheur des peuples, on ne peut la découper en rondelles et l'ombre de Nuremberg se profilera certainement un jour ou l'autre sur l' Europe pour ceux qui auront promulgué et mis en place de telles pratiques.

Michel Benoit 

Comments

[Christophe C.]

Effrayant article mais judicieux, il ne sert à rien de nous voiler la face.

[pascale]

C'est à désespérer de la nature humaine et cela fait froid dans le dos.