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Le Blog de Michel Benoit
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Le Blog de Michel Benoit
10 septembre 2010

Le musée Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye

colette_2C'est le 21 octobre 1996 que fut inauguré le musée Colette, rendant un bel hommage à Sidonie Gabrielle devenue Colette, l’illustre romancière et membre de l’académie Goncourt.

Depuis 1954, date de la disparition de l’auteur, la commune de Saint-Sauveur n’a jamais oublié celle qui, rendue célèbre par ses ouvrages écrits durant la première moitié du siècle, a puisé son inspiration dans ses souvenirs d’enfance en Puisaye et son village natal de Saint-Sauveur lequel est devenu, pour les besoins de la littérature, sous sa plume, le village de Montigny.

 

Dans Claudine à l’école, Colette écrivait à propos de sa maison d’enfance :

«  Grande maison grave, revêche avec sa porte à clochette d'orphelinat, son entrée cochère à gros verrou de geôle ancienne, maison qui ne souriait qu'à son jardin. Son revers, invisible au passant, doré par le soleil, portait manteau de glycine et de bignonier mêlés, lourds à l'armature de fer fatiguée, creusée en son milieu comme un hamac, qui ombrageait une petite terrasse dallée et le seuil du salon... Le reste vaut-il la peine que je le peigne, à l'aide de pauvres mots ? Je n'aiderai personne à contempler ce qui s'attache de splendeur, dans mon souvenir, aux cordons rouges d'une vigne d'automne que ruinait son propre poids, cramponnée, au cours de sa chute, à quelque bras de pin...  »

colette_maison_colette_3

Ou encore : « ...Quittant ma tanière enfantine - une ancienne logette de portier à grosses poutres, carrelée, suspendue au dessus de l'entrée cochère et commandée par la chambre à coucher de ma mère - je dormais depuis un mois dans le lit que je n'avais jamais osé convoiter, ce lit dont les rosaces de fonte argentée retenaient dans leur chute des rideaux de guipure blanche, doublés d'un bleu impitoyable … Ces cubes sans jardins, ces logis sans fleurs où nul chat ne miaule derrière la porte de la salle à manger, où l'on n'écrase pas, devant la cheminée, un coin du chien traînant comme un tapis, ces appartements privés d'esprits familiers, où la main, en quête de cordiale caresse, se heurte au marbre, au bois, au velours inanimés, je les quittai avec des sens affamés, le besoin véhément de toucher, vivantes, des toisons ou des feuilles, des plumes tièdes, l'émouvante humidité des fleurs... Comme si je les découvrais ensemble, je saluai, inséparables, ma mère, le jardin et la ronde des bêtes. L'heure de mon retour était justement celle de l'arrosage, et je chéris encore cette sixième heure du soir, l'arrosoir vert qui mouillait la robe de satinette bleue, la vigoureuse odeur de l'humus, la lumière déclinante qui s'attachait, rose, à la page blanche d'un livre oublié, aux blanches corolles du tabac blanc, aux taches blanches de la chatte dans une corbeille. »

Installé dans le château de Saint-Sauveur-en-Puisaye, le musée Colette propose une promenade littéraire dans l'univers de l'écrivain. Une remarquable collection de photos prises à diverses époques de sa vie tumultueuse, illustre toutes les différentes facettes de sa personne. La visite est complétée par des collections d'objets personnels – comme ses boules de verre et ses papillons – ainsi que la reconstitution du salon et de la chambre de son appartement du Palais Royal, rue du Beaujolais.

C'est dans cette maison que Colette, après une vie passionnée, faite de folies et de bonheur autant que de scandales et de chagrin, retrouve enfin la sérénité éternelle. Elle peut renaître à la mémoire en son cher pays de Puisaye, revivant les doux et délicieux moments d’insouciance de son enfance à Montigny, à jamais redevenu Saint-Sauveur, entre Yonne et Nièvre.

Extrait de " Les Grands Evènements du Nivernais"

Michel Benoit

Editions de Borée

Certes, Colette, cet immense écrivain méritait bien son musée à Saint-Sauveur-en-Puisaye, mais comment ne pas profiter de l'occasion pour rendre un vibrant hommage à celle qui sut incarner avec un grand talent le rôle des Claudine au petit écran : la comédienne Marie-Hélène Breillat. Je suggère donc aux responsables de ce musée de demander la réédition des téléfilms d'Edouard Molinaro afin de les projeter lors de la prochaine fête du livre en 2011. Marie-Hélène Breillat s'empara du personnage avec un tel talent qui serait dommage aujourd'hui de dissocier l'écrivain et la comédienne.


 

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Commentaires
D
Absolument d'accord !!<br /> Que de beaux souvenirs...
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V
je rejoins Jean-Noel !! Marie-Hélène était magnifique et Marie pour son dernier rôle était parfaite !! Colette quelle femme merveilleuse, un exemple, une icone <br /> merci Michel amitiés véro
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J
Merci pour ce souvenir d'enfance !<br /> Marie-Hélène Breillat, une comédienne lumineuse.<br /> Et Marie Trintignant fut aussi une belle Colette pour la télévision.
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