A ceux qui ne revinrent pas.
" C'était un matin de septembre 1943, porte d'Aubervilliers, nous n'avions pas encore repris l'école, nous fûmes réveillés par des bruits de moteurs et par des cris déchirants, la rue Charles Lauth était barrée. Des camions bâchés s'étaient garés près des numéros 14, 16 et 18. Je vis mes petits camarades de classe poussés dans un camion alors que les parents étaient embarqués dans d'autres véhicules du même type. Il pleuraient. Ils pleuraient tous. J'avais 14 ans. Les allemands démarrèrent et je compris que je ne les reverrais jamais plus, que jamais plus nous jouerons à la marelle dans la cour de l'immeuble... Ils ne sont jamais revenus rue Charles Lauth. Je compris alors quelques années plus tard, pourquoi mon frère et ma soeur étaient partis au printemps 1942 dans une famille d'accueil de l'Allier près de Montluçon. J'avais eu la vie sauve. Allez savoir pourquoi....."
Mémoires de Solange Klein Levignac. ( ma maman )