Rencontre
Lorsque deux amoureux de la poésie se rencontrent, il en sort forcément quelque chose, lorsqu'ils passent deux jours ensemble sous un chapitau et qu'ils partagent les repas, les joies, les fou-rire dans un salon du livre, une complicité peut naître.
J'ai rencontré ce week-end Hugo Nhart, ancien Auteur-compositeur-interprète des années 70. Il quittera le monde de la chanson après son premier Olympia le 23 mai 1982 pour se reconvertir dans le journalisme d'investigation et l'écriture de plusieurs ouvrages avec cette devise qu'il s'est fait sienne " Ne jamais être l'esclave de la découverte mais toujours le vassal de la vérité "
J'ai trouvé dans l'un de ses recueils de poésie cette petite perle qui obtînt le 1er Prix national de Poésie Française au concours des Croix-Marines en 1969.
Je ne sais plus
Je ne sais plus dans quelle ombre j'habite
Puisque la tienne est déjà loin de moi !
Si je savais en quelle ombre j'habite,
Je te suivrai pour savoir où tu vas !
Je ne peux plus dormir sur cette pierre
Puisque le vent l'emporte n'importe où.
Arrachez lui sa couronne de lierre.
Rien n'est oubli ! Même la corde au cou !
Le vent mauvais ne répond à personne.
J'ai déjà peur de l'entendre au lointain.
Au plus loin d'une nuit qui nous donne
L'espoir d'un ciel où nous n'aurons plus faim !
Je n'ai plus faim, mais les morts vont si vite
Que ma maison ne rit plus dans mes bras.
Si j'avais su dans quelle ombre t'habites,
J'aurai couru pour mourir avec toi !
Il est des jours où ceux qui appartiennent à la même veine se rencontrent, du bonheur, que du bonheur comme dirait mon ami Jean-Noël Leblanc pour ne pas le nommer !