Les moustaches d'Arthur
Il fallait bien que cela m'arrive, je vous avais confié il y a quelques temps, qu'un gros matou, un chat noir et borgne avec une drôle de moustache, qui d'ailleurs rappelait quelque chose à mon bon maître d'écrivain, n'aimait pas les jeunes chats tout fous qui courent partout et qui se promènent après le couvre feu. J'avais quelques craintes sur cet individu mais j'avoue avoir sous-estimé son maître, qui comme lui, à la façon de la présentation des 101 dalmatiens, à également une drôle de moustache avec des idées noires, et quand je dis noires... Alors que je rentrais tranquille à l'aube pour casser une petite croute, il m'a canardé avec un fusil et j'ai pu échapper à ses tirs que grâce à un buisson. Je n'en fût pas moins blessé et le véto du coin m'a extrait un beau plomb, logé dans ma patte droite.Décidément, on ne peut faire confiance à personne, comme mon maître d'écrivain me l'a rappelé : " Dire que j'ai du serrer la main à ce salaud !" On ne sait d'ailleurs toujours pas qui il est et il risque bien de recommencer, je suis donc en résidence surveillé, convalescent, protégé dans cette maison où les chats n'ont rien à craindre et j'en profite pour écouter de la musique, lire des poésies, et ce n'est pas cela qui manque ici.. Cela me donne envie d'écrire des chansons à la façon d'un autre poète qui aimait aussi les chats, un certain Brassens :
Les Saint- Pierrois
Les Marcignois,
Qui font ça n'ont
Pas d'âme, non,
Que leur fusil
se r'tourne presto
Leur trou la peau !