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Le Blog de Michel Benoit
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30 janvier 2010

L'année Jules Renard

180px_Jules_RenardOn célèbre cette année l'année Jules Renard et c'est pour moi l'occasion de reproduire sur ce blog le témoignage de Gustave Geffroy, journaliste à La dépêche de Toulouse qui, dans un bref article, raconte les derniers adieux des amis de Renard. Parmi ses amis les plus connus étant présent lors de la levé du corps, citons Atistide Briand, Jean Jaurès, Fernand Greg, Henri Bataille, Henri de Régnier, Georges Courteline, Anatole France et Octave Mirbeau.


« Les obsèques de Jules Renard ont été émouvantes. Nulle cérémonie ne les a accompagnées. Sa volonté d’homme lucide avait réglé dans tous ses détails l’“absence” de tout apparat, de toute solennité. Et ce fut néanmoins infiniment solennel, j’en appelle à ceux qui étaient présents, dans la rue, à la porte de la maison mortuaire. Il n’y avait pas eu de lettres de faire part, ni aucune forme d’invitation. Les journaux qui avaient annoncé la mort de l’écrivain avaient aussi annoncé le jour et l’heure où il quitterait la maison qu’il habitait à Paris pour retourner à la terre maternelle. Cela suffit pour que tout le monde ait été exact à ce rendez-vous implicitement donné, tout le monde des livres, des journaux, des théâtres, qui venait saluer l’homme de lettres, le polémiste républicain, l’auteur dramatique. On attendit là environ une heure, dans cette triste rue encombrée de travaux, de minute en minute la foule augmentait. La voiture qui devait faire le trajet de la maison à la gare arriva, et bientôt les porteurs du cercueil apparurent, passèrent, tout le monde se découvrit, salua une dernière fois l’homme de talent et l’homme de bien, le cercueil enfermé avec quelques fleurs dans le fourgon, et ce fut tout. La voiture partit, accompagnée du fils et de deux amis du disparu, et c’est ainsi que Jules Renard, au milieu de l’immobilité et du silence de tous, fit ses adieux à tous, à Paris, à ce qui avait été sa vie de littérateur. On éprouva vraiment la sensation du départ brusque, rapide, discret, hautain et le spectacle eut une grandeur et une dignité que l’on ne peut oublier ».

 

 

 

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Commentaires
M
... "Absence de tout apparat, de toute solennité" ça reflète bien l'homme privé de tout amour maternel et souffre-douleur ... Pensait-il ne rien mériter de la vie ? Heureusement, son fils "Fantec", médecin, aura accompagné sa fin de vie.
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