QUAND MICHEL SIMON CHANTAIT DIMEY
Michel Simon une gueule du cinéma Français
Mémère, tu t'en souviens, de notre
belle
époque,
C'était la première fois qu'on aimait pour de bon !
A présent, faut bien l' dire, on a l'air de vieux schnocks,
Mais c' qui fait passer tout, c'est qu'on a la façon.
Tu t' rappell' s ta guêpière, à présent
quand j'y pense,
J'en rigol' tout douc' ment mais c'est plus fort que moi,
Comment qu' tu f ' rais maint' nant pour y loger ta panse ...
On a pris d' la bouteille tous les deux à la fois ...
Mémère, tu t'en souviens,
comm' t'as
fait des histoires
Pour me laisser cueillir la marguerite aux champs ...
Et pourtant c'était pas vraiment la mer à boire,
Ça t'a fait des ennuis mais c'était pas méchant.
Tu t' rappell's comm' j'étais, je n'
savais
pas quoi dire ;
Y a des coups, pour un peu, j' t' aurais bien dit des vers,
T'as bien changé, Mémère, mais quand j' vois ta
tir' lire,
Comment qu' ça donne envie d' fair' la route à
l'envers !
Mémère, tu t'en souviens, des p'
tits
diabolos-menthe,
Des bouteill' s de mousseux du Quatorze-Juillet ...
" Un éclair au café ? J' veux bien ... mais faut qu' tu
chantes !
Chérie, t' as renversé ton verre, faut l' essuyer ! ".
Mon Dieu, c'est vrai pourtant que je t' app' lais
"Chérie",
I' n' faut pas m'en vouloir, mais je n' m'en souv' nais
plus ...
On parle des souv' nirs, mais c'est fou c' qu'on oublie !
J' te d' mande pardon, chérie, et qu'on n'en parle plus ...
Mémère, si j' te dis ça,
c'est pour
te dir' que j' t'aime,
Te l' dire comm' ça, tout cru, c'était trop dur
pour moi ...
Mais au fond j' suis content, j' vois qu' t'as compris quand
même,
Et j' peux te l' dire, Mémère, j'ai jamais aimé
qu' toi !
Bernard DIMEY