LE PEUPLE DES RONCES

Il y a quatre ans déjà, Pascal TEDES, auteur et metteur en scène, s'inspirant de mon livre: Saint-Just Apogée d'un silence, écrivait d'une plume alerte et unique la pièce de théâtre qui devait être jouée en Bourgogne mais aussi à Paris Le Peuple des Ronces.
Voici un court extrait de cette pièce. Nous sommes vers la fin du deuxième acte. Saint-Just est mort, son corps repose dans la fosse commune au cimetière des Errancis, près de celui de Robespierre et de celui de Couthon. Une jeune fille se recueille tout près, sa dabesse, comme la surnommera Danilo Del Acciato, le fossoyeur du cimetière et narrateur pour la circonstance.
Danilo Del Acciato :
C'est du Saint-Just dont il s'agit n'est ce pas! ... De l'émérillon... Je ne vois que lui... Vous êtiez sa dabesse?...Connaissant l'animal, j'ai du mal à le croire... Le Saint-Just qu'il aurait eu une mirlifette, voyez-vous ça.. Et que personne il en savait rien.. Ah ct'e blague!.. Pourtant à ce qu'on disait de lui, pas de femme, pas d'âme... Parce que les autres, soient ils avaient le coeur à pleine vie, bien gras sous la morsure et l'âme au réduit... Soit comme Maximilien, un coeur d'insecte et une âme jusqu'à la sciure...Que le Saint-Just avec sa loi qu'il voulait tous nous redonner des riches rien que pour nous la gresaille... Alors ma friandelle, qu'est-ce que je suis censé faire?...Ah! ne me demandez pas de creuser et de sortir votre Saint-Just de dl'a dessous... C'est pas ça que vous avez dans l'idée quand même... Parce que bon, vous parlez d'union... J'imagine le pire moi....
La Jeune Fille :
Il n'a pas dit un mot... Oui... De son arrestation, jusqu'à son exécution... C'est vrai, pas un mot! La bouche en berne, plein de rien à dire... Peut-être qu'il a enfin compris que ce monde dans lequel nous vivons, ne vaut pas, d'y mettre sa tête en goguette.. Il se dévore d'en dedan ce monde là... Complétement gâté, qu'on en passerait à travers...

Ce merveilleux texte de Pascal TEDES a convaincu tous ceux qui sont venus voir cette pièce qui sous fond d'histoire nous parle des hommes, rien que des hommes, et qui, tout comme celle que j'écrivis sous son insistance pour le tricentenaire de la naissance de Babaud de la Chaussade en 2006 et qui fut également représentée aux Forges Royales de Guérigny, Babaud ou le Prix de l'Eternité, est d'une criante actualité.
Michel BENOIT