EXECUTION DE DANTON, DESMOULINS, BAZIRE ET CHABOT
La Révolution Française - L'execution de Danton
Au moment où les charrettes débouchèrent sur la place de la Révolution,
Danton aperçu l'échafaud. Sanson le regarda avec attention et cela
déplut à Georges Danton qui poussa le bourreau du coude en lui disant :
« N'as-tu pas une femme et des enfants ? » Sanson lui répondit que oui.
Danton reprit : « Moi aussi. Eh bien ! Pensant à eux, je redeviens un
homme ». Il baissa la tête et murmura : « Ma femme bien-aimée, je ne te
reverrai plus ; mon enfant, je ne te verrai donc pas ». La charrette
stoppa. Il secoua sa tête et descendit en disant : « Danton, point de
faiblesse ». Invisible dans la foule qui entourait l'échafaud, le
fidèle abbé Grayo était venu assister aux derniers instants de Danton
qu'il avait marié religieusement, dans le secret, en juin 1793. Lorsque
Camille Desmoulins arriva près de Sanson, il lui demanda de lui rendre
un dernier service : prendre une mèche de cheveux et la porter à sa
belle-mère, Mme Duplessis. Il regarda le ciel et se laissa conduire sur
la bascule, répétant à plusieurs reprises le nom de Lucile.
Hérault
des Seychelles monta ensuite, et Danton avec lui, sans que personne
n'osa s'y opposer. Les aides avaient déjà saisi Seychelles que Danton
s'approchait pour l'embrasser. Seychelles, poussé vers la bascule, ne
put lui rendre ce dernier adieu. Danton s'écria : « Imbéciles !
Empêcherez-vous nos têtes de se baiser au fond du panier ? ». Il
regarda mourir son ami avec grand sang-froid. La bascule n'était pas
encore débarrassée, la lunette nettoyée, qu'il s'avança. Sanson le
retint. Danton haussa les épaules : « N'oublie surtout pas de montrer
ma tête au peuple, il n'en voit pas tous les jours de pareille ! » Puis
ce fut la fin. Lorsque, selon son dernier voeu, on promena sa tête
autour de l'échafaud, quelqu'un cria : « Vive la République ! ». Les
cris étaient circonscrits aux alentours de la guillotine.
Claude Bazire et François Chabot moururent le même jour avec Danton.
Michel Benoit