JUILLET 1830
JUILLET 1830
Le combat
s’achevait et il était dix heures,
Et les murs
suintaient et de sang et de sueur,
D’un côté
les blancs et de l’autre les rouges.
C’était rue des fossés, à deux pas de la Seine,
Chacun de
son côté avait dressé la scène,
Attendant
pour tirer que l’un ou l’autre bouge.
Les
barriques jonchaient les cadavres empêtrés,
La rose et
le linceul étaient entremêlés,
Et la poudre brouillait les regards scrutant.
A droite,
le pas léger et le souffle coupé,
A gauche,
la même haine d’hommes déterminés,
Retenant
leurs chevaux aux poils encore fumant.
L’enfant
était assis au milieu de l’abîme,
Son regard
effaré regardait vers les cimes,
Comme un
être innocent interrogeant demain.
Nous étions
en juillet et le soleil brillait,
Ses yeux
étaient mi-clos et le vent balayait,
Le drapeau vermillon qu’il tenait en ses mains.
Michel BENOIT