CHRONIQUE D'UN AUTRE MONDE
Ché guevara Hasta Siempré�
envoyé par ubu_roi
Je n’aime pas les hommes, je déteste les riches et je n’aime
même pas les pauvres gens, le peuple, ceux en somme pour qui je veux combattre.
Mais je les préfère aux autres uniquement parce qu’ils sont les vaincus. Ils
ont dans l’ensemble, plus de cœur, plus d’humanité que les autres : vertus
de vaincus. J’ai un dégout haineux pour la bourgeoisie, quant aux autres, je
sais bien qu’ils deviendront abjects dès que nous aurons triomphé ensemble.
Soutenir les minorités, n’est-ce pas aussi cela :
trouver le véritable équilibre pour celui qui a épousé la justice sociale comme
on épouse une destinée. Les minorités ne se mesurent pas au nombre de ceux qui
la compose, elles ne sont pas toujours les mêmes. Qu’importe, la minorité car
elle seule peut paraître rassurante ; vouloir le bonheur et ne
Le syndrome du frère aîné est revenu de plus belle dans
l’actualité, la droite et la gauche jouant les rôles respectifs de vainqueurs
et de vaincus. La dernière image en date m’accompagne comme un cauchemar pour
avoir eu raison trop tôt, celle de Ségolène Royal, ayant pris de la hauteur
pour la circonstance après les résultats du deuxième tour des élections
présidentielle et haranguant une foule de partisans en leur criant « Nous
avons gagné ! »
La gauche ne proposant qu’un aménagement de la politique de
la droite : rien de bien révolutionnaire à tout cela et, rien de plus
frustrant que de ne pas avoir de grandes idées de rechange catégorique….
L’équilibre est rompu ! C’est la victoire de
l’individualisme, la faute à qui ? C’est le triomphe du politiquement
correcte, de l’abandon du débat d’idées au profit de la polémique sur un
mot : « déguelasse » Il en est l’exemple type. C’est
l’appauvrissement de la matière grise, la place est désormais libre totalement à tous les débordements possible.
Cette fin de siècle aura vu l’homme perdre le sens du
« pourquoi pas » et du « tout est possible » comme on
devient sourd ou manchot.
En cette période de quarantième anniversaire de la mort du
Che Ernesto Guevara, dans les petits villages de Bolivie, il n’y a toujours pas
d’eau potable, on va la chercher dans la montagne, à dos d’âne. Il n’y a plus
d’écoles, plus de médecins, la mondialisation, ultime degré d’un capitalisme
errant et se mordant la queue, s’est installée en Bolivie et avec elle ses
troupes d’ombres et de mendiants, ses bidonvilles et ses morts qu’on ramasse à
l’aube, aux pieds de la cordillères des Andes. Les Companieros ont troqué leurs
munitions pour des pieds de pavot, tout comme Castro a accepté à Cuba le marché
gris du dollars US à condition de payer une patente à l’état cubain dès la descente de l'avion, comme si
on pouvait, grâce à la dialectique, tout accepter à partir du moment où…
Le Che aussi avait compris en son temps que Castro avait
décidé d’arrêter la révolution cubaine en 1965 et de l’étatiser en prenant
l’URSS, son grand frère, pour modèle.
Che Guevara était donc déjà mort, bien avant d’être livré pour
quelques pesos par de pauvres gens restés anonymes, pauvres gens pour qui il
combattait depuis des années. Il était déjà mort bien avant qu’un soldat
bolivien, armé par la C.I.A.,
l’abatte froidement. Castro avait tué ses illusions d’enfant.
Il ne lui restait plus qu’à se laisser emporter par un rêve
irréalisable, en plein cœur de la forêt et des canions boliviens, marchant vers
une destinée tragico-romantique, dont l’issue n’était connue que de lui, et se
laisser mourir, tranquille, la tête dans les nuages, un après midi d’octobre
1967.
Hasta
siempre el commandante CHE GUEVARA !!!!
Michel BENOIT