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Le Blog de Michel Benoit
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26 novembre 2007

CHRONIQUE D'UN AUTRE MONDE


Ché guevara Hasta Siempré�
envoyé par ubu_roi



Je n’aime pas les hommes, je déteste les riches et je n’aime même pas les pauvres gens, le peuple, ceux en somme pour qui je veux combattre. Mais je les préfère aux autres uniquement parce qu’ils sont les vaincus. Ils ont dans l’ensemble, plus de cœur, plus d’humanité que les autres : vertus de vaincus. J’ai un dégout haineux pour la bourgeoisie, quant aux autres, je sais bien qu’ils deviendront abjects dès que nous aurons triomphé ensemble.
Soutenir les minorités, n’est-ce pas aussi cela : trouver le véritable équilibre pour celui qui a épousé la justice sociale comme on épouse une destinée. Les minorités ne se mesurent pas au nombre de ceux qui la compose, elles ne sont pas toujours les mêmes. Qu’importe, la minorité car elle seule peut paraître rassurante ; vouloir le bonheur et ne pas vouloir l’assumer de peur qu’il crée lui aussi d’autres minorités qui nous combattrons pour les mêmes raisons que nous combattons aujourd’hui ceux qui la détienne. Mélange de masochisme puritain et de complaisance dans le rôle de celui qui, quoi qu’il puisse arriver, sera toujours vaincu, car le complexe du second, lui, paraîtra beaucoup plus supportable que d’assumer les responsabilités du vainqueur.
Le syndrome du frère aîné est revenu de plus belle dans l’actualité, la droite et la gauche jouant les rôles respectifs de vainqueurs et de vaincus. La dernière image en date m’accompagne comme un cauchemar pour avoir eu raison trop tôt, celle de Ségolène Royal, ayant pris de la hauteur pour la circonstance après les résultats du deuxième tour des élections présidentielle et haranguant une foule de partisans en le
ur criant «  Nous avons gagné ! »
La gauche ne proposant qu’un aménagement de la politique de la droite : rien de bien révolutionnaire à tout cela et, rien de plus frustrant que de ne pas avoir de grandes idées de rechange catégorique….
L’équilibre est rompu ! C’est la victoire de l’individualisme, la faute à qui ? C’est le triomphe du politiquement correcte, de l’abandon du débat d’idées au profit de la polémique sur un mot : «  déguelasse » Il en est l’exemple type. C’est l’appauvrissement de la matière grise, la place est désormais libre totalement à tous les débordements possible.
Cette fin de siècle aura vu l’homme perdre le sens du «  pourquoi pas » et du «  tout est possible » comme on devient sourd ou manchot.
En cette période de quarantième anniversaire de la mort du Che Ernesto Guevara, dans les petits villages de Bolivie, il n’y a toujours pas d’eau potable, on va la chercher dans la montagne, à dos d’âne. Il n’y a plus d’écoles, plus de médecins, la mondialisation, ultime degré d’un capitalisme errant et se mordant la queue, s’est installée en Bolivie et avec elle ses troupes d’ombres et de mendiants, ses bidonvilles et ses morts qu’on ramasse à l’aube, aux pieds de  la cordillères des Andes.
Les Companieros ont troqué leurs munitions pour des pieds de pavot, tout comme Castro a accepté à Cuba le marché gris du dollars US à condition de payer une patente à l’état cubain dès la descente de l'avion, comme si on pouvait, grâce à la dialectique, tout accepter à partir du moment où…
Le Che aussi avait compris en son temps que Castro avait décidé d’arrêter la révolution cubaine en 1965 et de l’étatiser en prenant l’URSS, son grand frère, pour modèle.

Che Guevara était donc déjà mort, bien avant d’être livré pour quelques pesos par de pauvres gens restés anonymes, pauvres gens pour qui il combattait depuis des années. Il était déjà mort bien avant qu’un soldat bolivien, armé par la C.I.A., l’abatte froidement. Castro avait tué ses illusions d’enfant.
Il ne lui restait plus qu’à se laisser emporter par un rêve irréalisable, en plein cœur de la forêt et des canions boliviens, marchant vers une destinée tragico-romantique, dont l’issue n’était connue que de lui, et se laisser mourir, tranquille, la tête dans les nuages, un après midi d’octobre 1967.
 

 

Hasta siempre el commandante CHE GUEVARA !!!!

 

 

 Michel BENOIT


 

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